PIFFF – Jour 2

PIFFF jour 2, on entame enfin le gras de la 8e édition du Paris International Fantastic Film Festival. Au Max Linder, l’ambiance est chaleureuse. Tout le monde ou presque a ses petites habitudes. Juste le temps de s’installer et les festivités commencent… pour le pire.

Piercing – Christopher Abbott/Mia Wasikowska

Piercing de Nicolas Pesce avec son casting intrigant qui nous laissera de marbre. Christopher Abbott, génial dans Katie Says Goodbye, qui nous avait fait le coup de la participation à un film de genre bobo qui n’a rien à raconter en dépit d’une forme intelligente (It Comes at Night), nous refait le coup avec Piercing. Pourtant l’acteur a un magnétisme évident et un talent. Il ira loin en dépit de choix qui le tirent vers le bas. Piercing réalisé par Nicolas Pesce est un coup d’épée dans l’eau faisant peu de vagues. Des mutilations, des intentions sado-masochiste avec un brin de Dexter (la série TV) pour finalement nous laisser le cul par terre par une conclusion sans aucun véritable sens. Nous étions reposer, frais comme un gardon, mais nous n’avons pu éviter la sieste logés sur le balcon du Max Linder. Piercing est une douche froide, pire un coup de ciseaux dans la cuisse qui laisse des cicatrices visibles. 

Halloween 3 – Le Sang du Sorcier réalisé par Tommy Lee Wallace

On essaye ensuite de se remettre tranquillement, totalement refroidi par la première projection. Un petit coup d’air frais pollué des Grands Boulevards parisiens pour enchaîner avec la première séance culte de cette année: Halloween 3 – Le Sang du Sorcier.
Un Halloween troisième du nom, mais distinct par rapport à toute une saga iconisant Michael Myers. Ici, c’est une histoire indépendante essayant d’inscrire Halloween dans une anthologie de l’horreur avec comme point d’orgue Halloween. Un film par an qui s’arrêtera malheureusement avec celui-ci, faute d’un succès populaire évident. Les spectateurs et fans souhaitaient voir en action The Shape, ils en auront pour leurs argents pendant les 30 prochaines années.
Nous sommes envoutés par son air musical lassant «  One more day to Halloween, Halloween, Halloween, one more day to Halloween, SIL-VER-SHAM-ROCK  ». La publicité passe sur toutes les chaînes, sur tout le territoire américain. Elle hypnotise les enfants et agace les adultes un minimum mélomanes. Le docteur Daniel Challis est l’un des seuls à voir dans cette ritournelle diabolique un sinistre compte à rebours visant à transformer la veille de la Toussaint en carnage rituel. Voilà le pitch d’une déception à l’époque qui se rattrapera avec les années en vidéos. La copie présentée est superbe, neuve et sans le moindre accroc. Nous avons redécouvert pour l’occasion un nouveau film que l’on vous invite à découvrir dès que possible.

Tous les Dieux du Ciel réalisé par Quarxx

Le temps ensuite de se rafraîchir et grignoter un morceau de pain trop cher pour reprendre avec Tous Les dieux du Ciel à 19h15. L’équipe du film est là avec un enthousiasme et une énergie communicative. Le pitch de ce film adapté d’un moyen-métrage Le Ciel Bleu Presque Parfait : Simon vit dans une ferme isolée avec sa sœur Estelle, alitée dans un état végétatif, sous le joug des séquelles motrices d’un accident survenu durant leur enfance. Suite à son licenciement, Simon rompt encore plus le ban avec la société et se replie sur ses obsessions paranoïaques, en quête éperdue d’un contact avec un autre monde…
Nouvelle douche froide pour nous. Ce n’est vraiment pas notre journée en termes de découvertes au PIFFF. Tous les dieux du ciel tente la construction d’un univers singulier et personnel. Il y a comme une évidence formelle, de belles choses, le tout est intrigant, mais nous sommes resté à la porte sans cesse du film. L’histoire ne nous a pas convaincu, pire elle est bancale, notamment cette dernière partie s’éparpillant trop pour nous raccrocher aux wagons. La première réelle déception pour nous à cette 8e édition du PIFFF.

The Blood of Wolves de Kazuya Shiraishi

21H40, on y croit encore en cette journée ! On conclut avec The Blood of Wolves réalisé par Kazuya Shiraishi. L’histoire: Pour son baptême du feu dans les forces de l’ordre, Hoika est mis en binôme avec Ogami, vieux briscard au code d’honneur assez vague, suspecté, entre autres délicatesses, d’être en collusion avec un clan yakuza. Les deux nouveaux partenaires entament leur collaboration en enquêtant sur la disparition d’un comptable, en pleine guerre des gangs à Hiroshima.
Et patatras ! The Blood of Wolves est d’un ennui mortel. Nouvelle sieste ou plutôt l’entame d’une nuit de sommeil qui ne se fera pas sans heurt après ce que nous avons vu lors de cette deuxième journée. The Blood of Wolves est absolument interminable. Il n’a montré aucun intérêt pour nous, pire il fut une véritable souffrance. Une proposition «yakuza eiga» sous influence Fukasaku qui n’apporte rien au genre, ne transcendant jamais ses références. Le film dure deux heures pour rien, n’ayant jamais la dose de folie attendue pour faire passer la pilule. Pas le moindre déluge de violence ahurie comme promis dans la bande-annonce, on se retrouve face à un film vu 1000 fois ailleurs, bien meilleur qui plus est.

Des péripéties cinéphiliques éprouvantes aujourd’hui au Max Linder. Heureusement que l’on peut compter sur les valeurs sûres des Séances Cultes pour nous réconforter.
Jeudi 6 décembre, nous découvrons Await Furthers Instructions de Johnny Kervokian; Next of Kin en séance culte et véritable découverte d’un film rare; Terrified de Demian Rugna puis on conclura la journée avec In Fabric le nouveau film très attendu de Peter Strickland (The Duke of Burgundy/Berberian Sound Studio). À demain !

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