Overlord : Débarquement en demi-teinte

Le film de nazis, devenu quasiment un genre en soi, a toujours été apprécié par le cinéma bis. Les nazis ont tellement apposé l’empreinte du Mal sur l’Histoire qu’il est facile de jouer avec cette figure diabolique pour réaliser à peu près tout et n’importe quoi avec eux. Une des grandes traditions de ce cinéma veut que les nazis aient largement frayé avec des forces surnaturelles. Dès lors, l’imaginaire des scénaristes peut s’envoler et laisser libre cours à de joyeux délires. D’où la réjouissance certaine avec laquelle on guettait Overlord, mettant en scène un petit groupe de soldat ayant été parachuté en France en juin 1944 et découvrant que le petit village dans lequel ils doivent mener leur mission sert de terreau à des expériences nazies transformant les gens en guerriers zombies.

Tout un programme orchestré par Julius Avery (à qui l’on doit le plutôt solide Son of a Gun) et produit par J.J. Abrams. Après des rumeurs rattachant le film à l’univers Cloverfield, Overlord finit par débarquer en tant que film à part mais avec la volonté de nous faire passer un sacré bon moment (après tout avec des zombies nazis dans la danse, ça promettait !). Dès son ouverture aérienne, Overlord met dans l’ambiance. L’atmosphère est nerveuse, la mise en scène solide, les personnages très rapidement caractérisés et on a le droit à un bon quart d’heure amplement prometteur. Et puis plus rien !

En effet, en dépit de son contexte alléchant, de son ambiance nocturne soignée et de son pitch de réjouissante série B, Overlord distille l’ennui pendant une bonne partie de son récit. Le scénario rencontre un sacré coup de mou dans son deuxième acte, arrivant difficilement à passionner. De façon un peu étrange, le film décide de ménager le suspense autour de ce qui se trame derrière les murs du bâtiment que les personnages principaux doivent détruire. Péniblement, Overlord tente de faire un mystère l’argument principal du film et confine donc ses personnages dans trois pauvres décors le temps de bien mettre en place les relations qui se jouent entre eux et ce de façon totalement prévisible.

On pardonnerait bien volontiers au film ses personnages stéréotypés à la trajectoire définie d’avance s’il avait la folie qu’on lui a fantasmé pendant quelques instants. Or, au lieu d’embrasser totalement l’outrance gore d’une série à base de nazis zombies (ou de zombies nazis, c’est au choix), Overlord se prend beaucoup trop au sérieux pour son propre bien. Souffrant d’une direction artistique assez pauvre, le film ne se rattrapera que lors de son final, mettant enfin quelques réjouissances au programme. Il sera malheureusement trop tard pour complètement sauver les meubles, Overlord ayant déjà failli nous endormir plusieurs fois, plombé par un sérieux problème de rythme et de ton. On ne pourra alors que constater la déception engendrée par le film et se tourner vers deux autres films surnaturels avec des nazis déjà plus intéressants et originaux : La forteresse noire et Blood Creek, à redécouvrir d’urgence.

2 Rétroliens / Pings

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