Continuant sa démarche d’étude de la jeunesse, Claire Simon fut appelée pour participer à un projet avec les étudiants en option cinéma du lycée d’Évry. Initialement prévu pour faire un court métrage de fiction, le projet résulte finalement sur un long métrage documentaire, Premières Solitudes, né d’un commun accord entre les élèves et la réalisatrice. D’abord présente pour les initier aux techniques de prise de vue, prise de son, montage etc, la relation développée entre eux s’est rapidement développé en un sentiment de fraternité.
Pour lancer l’exercice, Claire leur a demandé de choisir parmi une série de thèmes différents. Celui qu’ils ont désiré fut d’exprimer ce que leur évoquait la solitude. La réalisatrice pensait d’abord entendre leur expérience vis à vis de l’amitié, c’est un tout autre discours auquel elle a eu le droit. Ses enfants entrent à peine vers l’âge adulte qu’ils possèdent déjà une certaine maturité sur leur responsabilité et celle qu’ils peuvent avoir les uns envers les autres.
Claire Simon a cette belle capacité de montrer clairement ce que chaque tranche d’âge enfant, ados et pré-ados, possède aussi bien en qualités humanistes qu’en défauts. On y découvre des ados qui se découvrent les uns les autres, apprennent à se connaître, dévoilent leurs histoire, leurs craintes, leurs assurances, leurs projets. C’est un projet humain qui se dévoile sous nos yeux et touchant de compassion. Les élèves apprennent non seulement le cinéma mais aussi la vie à travers celui-ci et auprès d’une réalisatrice qui fait office de tutrice au quotidien pour leur projet et eux.
Il faut retenir que tout est naturel dans ce long métrage. La question se pose tant les dialogues sont pertinents et les réactions viennent du cœur. Au point que l’on puisse se demander si les acteurs sont juste excellents et que tout est écrit, mais cela paraît trop improbable tant ils se livrent sur leur vie. On retient que les questionnements des enfants ne sont pas ceux auxquels on pourrait penser et qu’ils peuvent être beaucoup plus protecteur et compatissant qu’on peut le laisser entendre ça et là.
Finalement c’est un documentaire convainquant et touchant que nous propose Claire Simon avec Premières Solitudes. Loin d’un sujet aussi tortueux que Le Concours, ce long métrage nous démontre que les ados sont préoccupés par des sujets bien plus divers et mâtures que ce qu’on aime nous répéter. Vivement que la réalisatrice continue cette lancée avec un long métrage sur les élèves du collège.
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