Balto : Fast and Furry : Alaska Drift

Sorti initialement en 1995, le sympathique Balto revient sur grand écran ce 7 novembre parce que… Pourquoi pas ? Né des studios Amblimation, fondés par Spielberg, ce film tiré d’une histoire vraie a tout du petit conte de Noël chaleureux et inspirant. Il reprend pour cadre l’épidémie de diphtérie de 1925, qui sévit à Nome en Alaska. Alors que les vaccins viennent à manquer, il faut déléguer un traineau pour aller en chercher. Balto, mi-chien mi-loup, mais 100% errant, aimerait être volontaire mais peine à faire ses preuves devant les habitants (animaux comme humains) récalcitrants, de la petite ville. Mais il ne se laisse pas abattre, et pour aider Jenna, une chienne dont la maîtresse, Rosy, est atteinte de la maladie, il part à l’aventure avec ses compagnons d’infortune, dans le but d’aider l’attelage parti sans lui et désormais perdu dans la tempête.

Tous les ingrédients sont réunis : un héros volontaire et brave mais rejeté par son environnement, un petit groupe de misfits qui feront tout pour l’aider, un méchant qui ne s’occupe que de son égo et de son image et bien entendu, une nature hivernale rude et capricieuse. Balto, plein de ressources, fait face à l’adversité, alors qu’il est rejeté à cause de ses origines. Il s’insurge contre ce déterminisme facile qui lui mène la vie dure, sans jamais se démoraliser. Une caractérisation qui se fait sobrement, sans presser le pas, ni le trainer, à l’aide d’une mise en scène simple et efficace. Quelques scènes suffisent pour iconiser les personnages, les révéler et les mettre en valeur ou encore créer une complicité (entre Jenna et Balto notamment). Il en va de même pour les personnages secondaires, qui apparaissent le temps qu’il faut par rapport à leur importance dans le récit. Difficile de ne pas mentionner Steele, le principal antagoniste : chien de traineau fort, fier et imbu de lui-même qui sombre dans la délicieuse caricature (que le style graphique fin et anguleux appuie) d’un ennemi que l’on adore détester. Une saleté de cabot, que la voix de Jim Cummings sublime, ajoutant la touche finale à ce sombre portrait. C’est cet antagoniste qui donne à Balto son relief, sans quoi il se contenterait d’être un bon samaritain de plus (rôle de composition pour un chien, ceci dit).

Balto s’affirme facilement comme une aventure de Noël typique de son époque, avec ses écueils facilement excusables, comme ces sidekicks un peu lourdingues que sont Muk et Luk, les deux ours polaires bêtas, mais sur lesquels on n’insiste beaucoup moins que ne le feraient certaines grosses productions contemporaines. Conscient de ses limites, Balto se contente d’enjoliver une belle histoire héroïque, sans en faire trop avec ses gags enfantins et les épreuves à surmonter. Sa patte graphique fine et simple se permet tout de même quelques écarts parfois bienvenus, comme cet ours géant stylisé comme une bête sans personnalité (la seule) affiliée à cette nature sans pitié. Par contre, les rares éléments 3D pêchent en prenant de l’âge, au milieu d’une œuvre animée à la main avec maîtrise et fluidité. Un travail abattu considérable lorsque l’on voit au générique les équipes classées sous chacun des personnages dont elles étaient responsables.

Sans s’empresser de réciter bêtement la maxime nostalgique du « c’était mieux avant », force est de constater que cet artisanat continue de fonctionner et de nous émerveiller par son naturel, ne prenant pas ou peu de rides. Balto n’a pas à rougir des années passées et peut se targuer de toujours réussir son coup. Un appel à la tolérance simple, mais aussi à faire face à l’adversité sans se plaindre de la main que l’on nous a distribué au départ, tout en nous encourageant à la jouer de la meilleure façon possible. Une (re)découverte de mise pour l’hiver !

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