We Will Rock You : Top 5 des biopics musicaux méconnus.

Avec la sortie, le 31 octobre 2018, au cinéma de Bohemian Rhapsody de Bryan Singer avec Rami Malek, biopic revenant la carrière du groupe Queen, nous avons souhaité mettre un nouveau coup de projecteur sur certains biopics méconnus ou oubliés de chanteurs ou de groupes, ayant à leurs façons, révolutionnés ou marqués l’histoire de la musique contemporaine. Un Top 5 qui s’est bien malgré lui focalisé sur des grandes figures du rock entre les années 50 et 70. Laissez-vous bercer, voici pêle-mêle les choix de la rédaction.

1 – Great Balls of Fire ! (Jim McBride – 1989)

Sorti en 1989, le film est une adaptation de l’autobiographie de Myra Lewis, cousine de Jerry Lee Lewis avec qui il se sera marié en secret alors qu’elle n’avait que treize ans ! Plus qu’un biopic traditionnel, celui-ci est donc centré principalement sur ce qui aura découlé de cette union forcément controversée, et découverte par un journaliste anglais lors de la tournée britannique du chanteur ! Interprété par un Dennis Quaid survolté et absolument génial, Jerry Lee n’y est jamais montré comme un être déviant, mais comme un homme vivant sa vie de façon purement rock’n’roll sans se soucier du qu’en-dira-t-on ! Sa cousine est quant à elle interprétée par Winona Ryder, ce qui peut donner un aperçu des étincelles que le film peut produire ! Drôle, énergique, et jamais putassier, c’est un « biopic » assez peut cité qui gagnerait franchement à être redécouvert, s’éloignant des clichés plombant habituels du genre ! 

2 – Tina (Brian Gibson – 1993)

Au début des années 90, Tina Turner est au firmament de sa carrière. Elle entame sa tournée mondiale, Foreign Affair European Tour. 121 concerts sur une durée de six mois qui attirera près de 4 millions de spectateurs. Une véritable prouesse pour la chanteuse qui enregistre au même moment la bande originale de Jours de Tonnerre avec Tom Cruise, participe à la nouvelle campagne publicitaire de Pepsi et organise des featurings avec les plus grands de l’époque. C’est à ce moment que Touchtone achète les droits de son autobiographie, I, Tina, parue en 1986.
What’s Love Got to Do with It (titre en VO) revient sur le début de sa carrière, de son enfance à sa rencontre avec le célèbre Ike Turner, son premier mari. Elle devient alors Tina Turner et va atteindre avec Ike les plus hauts sommets de la gloire, mais touchera aussi le fond. Femme battue face à un homme égocentrique souhaitant tout contrôler, le film montre son cheminement vers l’émancipation et la conquête des charts en tant que rockeuse au début des années 70.
Le rôle principal est tenu par Angela Bassett, qui a dû faire face à la concurrence de Whitney Houston (alors enceinte) et d’Halle Berry pour le rôle. Face à elle, Laurence Fishburne incarne Ike Turner. Les deux acteurs seront nommés dans les catégories Meilleures Actrice et Meilleurs Acteurs aux Oscars 1993. 

3 – Les Runaways (Floria Sigismondi – 2010)

En dépit de la présence de Kristen Stewart et de Dakota Fanning, ce biopic, revenant sur le parcours du groupe, The Runaways, au cours des années 70, passe totalement inaperçu à sa sortie en 2010. Un film produit en toute indépendance et soutenu par sa star, mais on peine à le citer comme un biopic de référence. Il est vrai que le film est classique dans sa forme et son traitement. Mais il permet de remettre en lumière ce célèbre groupe composé de deux jeunes filles, une première dans le rock des années 70. Adaptant l’autobiographie de Cherrie Curry qu’incarne Dakota Fanning dans le film, on y suit leur rencontre et la création du duo composé avec Joan Jett (Kristen Stewart). The Runaways se déroule en 1975, année de la fulgurance avec le tube Cherry Bomb. Les jeunes filles vont devenir le premier groupe de rock féminin à atteindre les sommets des charts. Elles vont cependant vivre difficilement les contrecoups de la célébrité. Une tournée au Japon accentuera davantage les tensions au sein du groupe.

4 – The Doors (Oliver Stone – 1991)

Avec The Doors, c’est deux fortes personnalités qui se croisent : celle de Jim Morrison et d’Oliver Stone. Le cinéaste semble en effet parfaitement bien placé pour mettre en scène Morrison et ses tourments. Tout en perfectionnant son art du montage (qui trouvera son point culminant dans L’enfer du dimanche), Stone déroute en s’intéressant plus à l’icône qu’était Jim Morrison plutôt qu’à l’histoire même des Doors. Avant Nixon ou Alexandre, Oliver Stone entreprend donc de revisiter un mythe et de le déconstruire pour mieux le magnifier. Il en résulte un film proprement imparfait et peu bancal, mais amplement sauvé par une mise en scène sauvage retranscrivant au plus près les émotions ressenties par Jim Morrison, ici incarné par un Val Kilmer trouvant là l’un de ses plus beaux rôles. Trip accompagné d’une superbe bande originale, The Doors déroute tout en déconstruisant la figure classique du biopic pour aller vers quelque chose de plus fort, beaucoup plus intériorisé.

5 – Walk The Line (James Mangold – 2005)

On concèdera volontiers à Walk the Line un côté un peu académique dans sa ligne narrative. Mais la prestation de Joaquin Phoenix en Johnny Cash est si criante de vérité et si intense qu’il est impossible de ne pas se laisser porter par le film dès qu’il a fredonné une chanson. L’acteur prouve ici une fois de plus sa capacité à transcender les rôles qu’il aborde pour se les approprier. James Mangold, de son côté, sait filmer les scènes musicales avec une véritable aisance, mais se montre encore plus pertinent quand il s’approche des fêlures de ses personnages, arrivant à capter des émotions ténues donnant au film une belle profondeur. Et dans la peau de June Carter, Reese Witherspoon offre l’une de ses meilleures prestations.

Dossier réalisé par Alexandre Coudray, Sébastien Dard & Mathieu Le berre.