44e Festival du Cinéma Américain de Deauville – Jour 6

Il fallait le moment pivot où le corps allait lâcher à cause du rythme effréné entre films, mauvaise alimentation et manque de sommeil. Ce jour est passé, enfin… Nous allons pouvoir repartir sur de bonnes bases avant notre fin de festival ce samedi.

Aujourd’hui, état grippal pour un temps automnal des plus désagréables sur Deauville. On commence sous la bruine avec Dead Women Walking de Hagar Ben-Asher, réalisatrice israélienne dont c’est le troisième essai après La Femme qui aimait les hommes (2011) et The Burglar (2016).

Dead Women Walking est un ensemble de neuf segments relatant les dernières heures de plusieurs femmes condamnées à la peine capitale aux Etats-Unis. Un film aux histoires courtes bouleversantes, nous prenant à la gorge par des émotions humaines fortes notamment ce fils venant parler à sa mère avant son exécution ou ces deux mères se faisant face devant l’exécution de la fille meurtrière du fils de l’autre. Tout repose sur des destins tragiques, parfois des accidents, des maladresses de parcours ou tout simplement la vie. Tout n’explique point certains actes, mais la réalisatrice prend un certain tact pour retranscrire les derniers instants d’êtres humains et non de bêtes froides et sans pitié.

On enchaîne avec Impitoyable, le chef-d’oeuvre de Clint Eastwood présenté sur grand écran à l’occasion de l’hommage à Morgan Freeman. Difficile de louper ce gros morceau de cinéma même quand le sommeil vient nous titiller. Impitoyable, l’un des derniers grands westerns du genre, a beau nous trotter dans la tête depuis des années, on redécouvre toujours dans le film des détails venant mettre en valeur la qualité d’Eastwood cinéaste.

On passe très vite sur la projection de 17 heures avec Soyez Naturel, nouveau documentaire dévoilé dans la section « Les Docs de l’Oncle Sam » de Deauville. Car finalement, vous n’avez que peu faire de notre vie sur place. Dans quels restaurants nous avons déjeuner, et quels coins nous avons visités. Puis sincèrement, il est tard au moment de taper ces mots, la seule envie nous envahissant est celle d’aller dormir.

Soyer Naturel : L’histoire inédite d’Alice-Guy Blaché, documentaire revenant sur la vie et le travail si important de la première femme metteuse en scène au cinéma. Au départ secrétaire chez Gaumont, elle sera la première à scénariser des films et à les mettre en scène. Aujourd’hui oubliée, le film est un document d’utilité publique, un véritable morceau d’histoire, mais surtout l’un des grands documentaires sur le cinéma des dernières années. Un long-métrage à découvrir urgemment !

Nouvelles petites courses au cœur de Deauville avant d’enchainer avec Ophelia de Claire McCarthy. Ophelia ou la compagne d’Hamlet dont se sert la réalisatrice australienne pour revenir sur le célèbre récit de Shakespeare. Le film est surtout l’adaptation d’une nouvelle de Lisa Klein, prenant énormément de liberté avec le récit original culte. Le film se découvre comme une bluette sauce Twilight sans fond ni forme, une sorte de téléfilm mal dégrossi pour TF1 ou M6 à diffuser le soir de Noël. Nous venons d’assister au pire film du festival, celui avec qui il faudra lutter pour atteindre un tel niveau de nullité. La projection fut une souffrance, celle d’assister à la violation d’un texte sacré, ici ridiculisé pour le simple plaisir d’un divertissement insolent de mièvrerie.

Notre journée s’arrête ici, les yeux rougis de chagrin d’avoir pu découvrir une telle énormité. Demain, on commence la journée par Thunder Road de Jim Cummings, que nous rencontrons dans la journée pour une interview, puis ensuite soit Here and Now ou We the animals, selon les possibilités pour entrer dans la salle du premier film.

À demain !

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