Hot Summer Nights : l’été sera chaud (mais pas tant que ça)

Présenté dans la catégorie Premières du festival de Deauville, Hot Summer Nights s’est dévoilé à nous par une journée chaleureuse de septembre. Les festivaliers n’ayant pas succombé aux attraits de la plage sont donc allés faire un tour sur les côtes du Massachusetts à l’été 1991. Précédé d’une première affiche délicieusement rétro et d’un couple très cinéma indépendant en tête affiche (avec d’un côté Timothée  »Call Me By Your Name » Chalamet et de l’autre Maika  »It Follows » Monroe), Hot Summer Nights, premier film de Elijah Bynum s’est donc livré à nous alors qu’il n’a toujours pas de date de sortie en France.

Et la déception vient rapidement pointer le bout de son nez quant au contenu du film que l’on avait fantasmé depuis plusieurs semaines. On imaginait une œuvre plus torride et plus moite (surtout vu le titre), on se retrouve avec un film très écrit et bien trop balisé dans son récit pour totalement convaincre. On y suit Daniel, jeune adolescent discret et mal dans sa peau qui se retrouve à passer l’été chez sa tante dans une ville côtière. Là-bas, il se lie d’amitié avec Hunter, le dealer local, tout en tombant amoureux de McKayla, la sœur de celui-ci. Alors que Daniel se lance dans le trafic de drogue avec Hunter, il se voit interdit par son nouvel associé de fréquenter sa sœur. Et tout en fréquentant McKayla, il ne lui dit rien de sa collaboration avec Hunter, sachant que celle-ci désapprouve le travail de son frère… Les choses vont très vite se compliquer quand, au cœur de l’été, leurs émotions et l’ambition de Daniel va faire exploser la sphère qu’il s’est créé…

Rien de bien nouveau sous le soleil de ces chaudes nuits d’été, vous l’aurez compris. Hot Summer Nights s’inscrit dans la longue liste des films opportunistes capitalisant sur la nostalgie d’une époque (l’été 91 ici avec la sortie de Terminator 2 dans les salles et calées dans la bande-originale, tous les tubes de l’époque), la célébrant à grand renfort de citations sans pour autant créer un univers profondément original. Bien qu’il dispose d’un regard particulièrement juste quand il se penche sur le personnage d’Hunter, jeune homme ayant très vite compris où son destin le menait, Elijah Bynum peine à donner du corps à son couple vedette. Il est le jeune timide se décoinçant (un peu trop vite d’ailleurs, passant d’introverti à dealer de drogue), elle est la jeune femme un peu insolente charmant les hommes. Bien que Timothée Chalamet et Maika Monroe soient à l’aise dans ce registre, c’est Alex Roe qui surprend. Dans le rôle d’Hunter, l’acteur crève l’écran, proposant un mélange de charme insolent et de fragilité qui pourrait le mener loin. Ce n’est malheureusement pas avec ce film que sa carrière se fera remarquer tant Hot Summer Nights manque de consistance dans l’écriture de ses personnages et de surprise dans les rebondissements de son intrigue.

Certes, Elijah Bynum parvient à retranscrire une certaine ambiance bardée de romantisme exacerbé et fait preuve d’un habile sens du casting où il va même chercher Thomas Jane et William Fichtner pour des rôles secondaires. Mais sa narration pèche par son manque d’ampleur, le film cherchant à se donner de la consistance avec des détails inutiles. Bien qu’il se laisse regarder, Hot Summer Nights se montre bien loin des promesses de son titre. On attendait une œuvre forte et incandescente, on se retrouve avec le portrait d’une jeunesse désœuvrée déjà vu mille fois ailleurs et de façon beaucoup plus marquante…

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