Pierre Lapin : Gentiment classique

Sortie vidéo prévue le 8 août pour Pierre Lapin, grand succès de ce début d’année au box-office. Le mélange entre prises de vue réelles et animation 3D a le vent en poupe ces derniers temps, entre les récents remakes de Disney ou les sympathiques Paddington, l’occasion était toute trouvée pour porter les animaux de Beatrix Potter au grand écran. Pierre, son cousin Jeannot, ses sœurs et quelques autres de leurs compagnons sont donc propulsés au cœur de la campagne de Windermere où se trouve un potager protégé par McGregor, un jardinier rancunier envers ces « vermines » et responsable de la mort du père de Pierre. Pour les défendre, il y a Bea, la charmante voisine, artiste inconstante et amoureuse de ces petites bêtes. Mais on ne s’arrête pas à ça, contre toute attente, le vieux McGregor passe vite l’arme à gauche à cause d’une crise cardiaque, alors qu’il venait d’attraper Pierre. Son héritier, Thomas, plus jeune, plus strict, débarque pour troubler la paix fugace qu’avaient trouvé les rongeurs alentours.

Dès ce postulat simple, on devine le ton enfantin qu’adopte l’œuvre. L’humour se veut avant tout burlesque, qui profite d’une action frénétique entre les combats et les poursuites agités. Quelques notes plus fines, lorgnant vers le méta et l’humour anglais, viendront ponctuer les dialogues pour nous offrir un peu de variété. Mais le gros du film, reste cet échange de mauvais tours entre un Thomas maniaque et un Pierre facétieux. Ces derniers ont tout de même le mérite de ne pas se révéler entièrement blancs ou noirs. Par le prisme de Béa, les deux ennemis devront calmer leurs ardeurs, faire bonne figure et dépasser leurs motivations aveugles. Une écriture qui, si elle ne prend pas de risques, réussi tout de même à maintenir sa forme classique sans fauter.

On manque de sombrer dans un ennui inhérent à l’absence de surprise, si ce n’est pour cette mise en scène souvent en mouvement, portée par le travail des studios Animal Logic. On aurait apprécié que le court making-of (environ 7 minutes) nous parle davantage du travail de qualité du studio, au lieu de se pavaner dans les habituelles flagorneries entre collègues. Pierre et ses comparses bougent avec naturel, la surface de leur fourrure est criante de réalisme tout en gardant leur identité cartoonesque. Quelques passages en 2D donnant vie aux aquarelles de Béa, qui représentent les lapins, viennent agrémenter le tout pour un résultat solide. Le casting qui donne vie à toute ces petites bêtes comportent de gros noms comme Daisy Ridley ou encore Margot Robbie, qui savent pourtant se faire oublier au profit de leurs rôles (Robbie est méconnaissable avec son zozotement).

Si Pierre Lapin a tout du film mineur, il n’en reste pas moins une boule d’énergie plaisante à regarder. Si tous les écueils ne sont pas évités (l’envie de faire avaler de la pop insipide aux gosses en tête), le gros du travail est réalisé avec bienveillance. On est en droit d’attendre plus d’un film à gros budget, mais les meubles sont saufs et il serait dommage de bouder son plaisir, aussi simple soit-il.  

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