Contrôle Parental : Nos Chers Parents !

Cette belle Amérique presque parfaite où une fille et sa mère se réveille fraîchement pour aller faire un jogging, boire un smoothie et se brosser les dents ensemble comme des meilleures copines… Mirage introductif que promet Contrôle Parental, nouvelle comédie grasse sur le puritanisme américain ambiant peinant encore à se libérer. Cela fait des années que le cinéma cherche des portes ouvertes pour libérer un pays engoncé dans des valeurs hypocrites, lesquels se rattachent inexorablement passer les folies universitaires. Il n’est pas rare alors de croiser les affiches de Sixteen Candles ou même Love Actually au détour d’une chambre.

Contrôle Parental n’est pas une comédie « feel good » et utopique sur le parcours parfait de lycéens à leurs bals de promo ou de parents compréhensifs presque parfaits. Sous ces aspects grossiers, Contrôle Parental reflète cette peur latente de tout à chacun de voir ses enfants se droguer et vivre sa première fois. Surtout lors du bal de promo, moment spécial pour tout adolescent américain. Voilà l’enjeu de ce film réalisé par Kay Cannon, productrice de la série 30 Rock de et avec Tina Fey. La réalisatrice apporte un regard féminin présent par touche. Il faut dire que l’on ressent beaucoup plus l’esprit Seth Rogen et Evan Goldberg, producteurs du film, rapprochant Contrôle Parental à Nos Pires Voisins. Le même esprit et les mêmes gags irrévérencieux sont largués tels quels pour mieux rythmer un film quelque peu en roue libre. Classique et grossier, rien de mieux pour nous faire pouffer de rire avec certaines situations cocasses. Forcément, il va y avoir du vomi, quand on évite de justesse le caca tout en apprenant une nouvelle façon de boire de la bière. 

Contrôle Parental ne sera jamais la grande comédie estivale qui révolutionnera le ciné US. Elle est une comédie calibrée sur les standards du moment avec une bonne dose de gras. La belle blonde, la métisse sportive et une lesbienne… Toutes les cases sont cochées pour toucher tout le public américain et international. Les parents sont une mère célibataire, un père sportif typique américain marié à une Indienne (bien intégrée) et un père divorcé. Le film brasse large pour assurer le spectacle pour une soirée « comédie » idéale pour un samedi soir. Contrôle Parental se forge dans un moule tupperware avec les codes fixés par une société moderne exigeante, surtout après les scandales récents à Hollywood. On sent la touche #MeToo et cette volonté d’ouverture avec un film convenant à tout à chacun. Il est alors la preuve que le système de production a pris le pli pour le moment en gonflant les films avec des indications précises. Clairement ça fait un bien fou !

Surtout que cela n’entre jamais en collision avec le savoir-faire du comique américain pur et produit un long-métrage aux fulgurances hilarantes au cœur d’une narration classique, voire poussive. Contrôle Parental est une nouvelle recette gagnante où les ingrédients d’une écriture au rythme juste saupoudré des nouveaux codes sociétaux assure un bon moment de comédie, le tout avec la fraîcheur d’une ouverture d’esprit bienvenue.

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