C’est qui cette fille : rencontre avec le réalisateur Nathan Silver

Surprise de l’été qui va sortir entre plusieurs blockbusters (Ant-Man et la guêpe, Mission : Impossible – Fallout), C’est qui cette fille est néanmoins une petite pépite qui vaut le détour. Anti-comédie romantique étonnante, conte cruel et coloré versant dans le thriller, cette réalisation de Nathan Silver (sa première distribuée en France) affiche une originalité rafraîchissante et un humour noir décapant. Nous avons alors eu l’occasion de poser nos questions par mail à Nathan Silver afin d’en savoir plus sur ce film porté par un actrice tout à fait singulière.

 

Comment vous est venue l’idée du film ?

Je venais juste de tourner un film dans lequel Lindsay Burdge (l’interprète de Gina dans C’est qui cette fille – ndlr) tenait un rôle secondaire. C’était un tel plaisir de tourner avec elle que j’ai eu envie d’écrire un film pour elle, où elle serait l’actrice principale. J’en ai parlé à mon co-scénariste Chris Wells et il se trouve qu’il avait écrit un bout de scénario pour Lindsay il y a quelques années. Dans ce scénario inachevé, l’héroïne allait à Paris. J’aimais beaucoup l’idée de voir Lindsay à Paris alors Chris et moi nous sommes lancés dans ce film dans l’idée d’en faire une sorte de thriller érotique.

Tourner à Paris était donc un choix depuis le début…

Oui, je voulais tourner à Paris depuis mes débuts de cinéaste. J’ai vécu en France quand j’avais 15 ans puis quand j’avais une vingtaine d’années et j’avais le sentiment qu’il me restait encore des choses à y faire.

Gina, hôtesse de l’air amoureuse et un peu trop collante…

Le film commence comme une simple comédie romantique puis prend des airs de conte cruel avant de partir vers le thriller. Aviez-vous des références en tête pendant l’écriture et pendant le tournage ? Votre utilisation de la couleur fait énormément penser au travail de Dario Argento…

Oui, Chris et moi on a regardé pas mal de films durant l’écriture. Au début, quand on parlait du scénario, on s’est demandé ce à quoi Liaison Fatale pourrait ressembler si on suivant le personnage de Glenn Close et non celui de Michael Douglas. Au-delà de ça, on a beaucoup regardé le travail de cinéastes étrangers venus à Paris pour tourner des films à tendance érotique comme Borowczyk et Zulawski. En termes d’éclairages, on pensait plus au travail de Fassbinder sur ses dernières années. Mais juste avant le tournage, notre directeur de la photographie Sean Price Williams a été membre d’un jury avec Dario Argento, ça l’a certainement influencé.

Outre Lindsay Burdge pour qui vous avez écrit le film, comment avez-vous casté les autres acteurs ?

Ça n’a pas été très compliqué au final. Je savais que je voulais Lola Bessis pour le rôle de Charlie. C’est Lola qui m’a présenté Damien Bonnard et Esther Garrel puis Damien m’a présenté Isabelle Ungaro, notre directrice de casting qui nous a permis de compléter le casting, y ajoutant certaines de mes idoles comme Jacques Nolot et François Lebrun.

Jérôme, barman qui ne se doute encore de rien

Gina, jouée par Lindsay Burdge, fait des choses complètement folles mais malgré tout, on éprouve de l’empathie pour elle, comment avez-vous travaillé le rôle avec Lindsay ?

J’ai envoyé à Lindsay beaucoup de films à regarder et on discutait de la façon dont les personnages de ces films ressemblaient à Gina mais c’est de la préparation très simple. Je pense que le personnage a vraiment pris forme quand Lindsay est arrivée à Paris. Elle est venue quelques semaines en avance et avait donc beaucoup de temps libre. Elle a passé son temps à errer dans la ville, à moitié aliénée par cette ville qui n’était pas la sienne et je pense que ça a eu un meilleur effet sur le personnage que tout ce que j’avais pu lui dire.

Quels sont projets pour la suite ?

Mon dernier film, The Great Pretender avec Esther Garrel a récemment été présenté à Tribeca et devrait arriver en France à l’automne. Je suis aussi en train de montrer un film que j’ai co-réalisé avec Jack Dunphy  et j’écris parallèlement un thriller policier.

Un grand merci à Nathan Silver, Anne-Lise Kontz et Claire Viroulaud

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