The Strange Ones : Le trou noir de l’âme humaine.

The Strange Ones est la transposition d’un court-métrage éponyme réalisé en 2011 par le duo de réalisateurs, Lauren Wolkstein & Christopher Radcliff. L’histoire suit le road trip de deux jeunes qui sillonnent les routes de campagne américaine. En apparence, tout a l’air normal, mais ce qui semblait être de simple vacance laisse bientôt place à un sombre tissu de secrets.

Les deux metteurs en scène laissent, en permanence, planer le doute sur les agissements et les intentions des deux protagonistes principaux. Qui sont-ils ? Où vont-ils ? Dans la première partie de ce court film de 1h21, on ne saura jamais. On ne saura à peine rien sur eux. On comprend vite que tout est mensonge et secret. Il faut se montrer patient en tant que spectateur avec The Strange Ones. Le film n’est pas genre à se laisser dompter à la première bobine. C’est plutôt le film qui nous dompte pour mieux nous surprendre. Le long-métrage est surprenant, mais aussi repoussant. Il est en permanence désagréable. The Strange Ones s’enveloppe d’une aura de mystère nous baladant au gré d’un onirisme parfois pompeux. Mais ce dernier point est tout autant utile pour camoufler le twist, une révélation perturbante, qui frappe sèchement derrière la tête.

The Strange Ones dérange et captive. Le film est un road trip vénéneux dont les effets perdurent suite à la projection. Notamment la vision de ce gamin taiseux, inquiétant la plupart du temps. Sam, un enfant de 14 ans dont on pense en premier lieu à un enlèvement par Nick. Sam est incarné par James Freedson-Jackson, découverte envoutante du film. Son regard nous hypnotise par son bleu clair intense. Le jeune homme est mystérieux, jamais perdu. Il est comme sûr de lui ne craignant jamais Nick. Ce dernier interprété par Alex Petyfer, gueule d’ange qui s’essaie au cinéma indépendant, ce qui lui profite bien. Cet acteur anglais à un potentiel en plus d’avoir un physique. Après avoir incendié sa carrière avec des productions pour midinettes ou des adaptations littéraires qui en ont laissé plus d’un sur le carreau (mais où est passé Taylor Lautner ?), Alex Petyfer trouve un rôle à sa mesure dans The Strange Ones. Taiseux, sombre et discret, sans fioriture, il s’impose d’emblée comme une figure entre le frère et le père, juste avant que le film dévoile toutes ses intentions initiales.

Thriller dramatique avec comme décor le fin fond de l’Amérique, The Strange Ones est une découverte surprenante pouvant laisser sur le carreau plus d’un spectateur. Il prend à contre-pied toutes nos attentes ne se fourvoyant en aucun cas dans les grosses ficelles du genre. Au premier abord, le film agit tel un trompe-l’oeil pour nous faire tomber dans ce trou noir qu’est l’humain et dont Sam à l’impression de tomber en continu. Il l’image, le dessine, le personnifie en chat noir pour finalement se laisser happer. The Strange Ones explore les émotions troubles d’un jeune adolescent de 14 ans entre mystère, perturbation et révulsion de la moindre autorité. Le gamin est déjà grand, trop peut-être, dans sa tête. Le road-trip est le sien, celui qui l’éloigne de sa condition d’enfant pour une perspective adulte et émotionnelle. À le regarder grandir, on est comme hypnotisé, dérangé, comme obnubilé par ce gamin trouble, sombre, véritable trou noir de l’âme humaine.

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