American Nightmare 4 – Les Origines : Il faut bien un début à tout !

Que dire de plus qu’on ne saurait pas encore sur la purge, idée géniale de James DeMonaco ayant orchestré toute la première trilogie ? Place maintenant aux origines de la purge, ce que DeMonaco n’a pu mettre en place faute d’un budget riquiqui pour American Nightmare, premier du nom. 

Dans un futur proche, les Nouveaux Pères Fondateurs viennent d’accéder à la Maison-Blanche. Pour faire passer le taux de criminalité en dessous de 1% le reste de l’année, les Nouveaux Pères Fondateurs testent une théorie sociale qui permettrait d’évacuer la violence durant une nuit au cœur de Staten Island.
L’Amérique entière va apprendre à connaître la purge. Pour notre part, nous la connaissons dans sa globalité depuis trois films. Mais connaissions-nous ses origines ? James DeMonaco s’évertue alors à évaporer le brouillard pour une recette opportune. La série des American Nightmare est une affaire en or, pourquoi ne pas s’arrêter à une simple trilogie ? Surtout qu’outre ce 4e film, une série TV va voir le jour dans les prochains mois. Oui, mais les origines alors ? C’est bien beau de nous plonger au cœur de ses nuits ultra-violentes, mais quid de l’arrivée des Nouveaux Pères Fondateurs et l’instigation de cette fameuse purge ? 

Dans ce nouveau long-métrage mis en scène par Gerard McMurray (Burning Sands), tout est quadrillé à Staten Island, île côtière à New-York, principalement pauvre avec son lot de logements sociaux dont le gouvernement aimerait bien se délester. L’endroit idéal pour une première purge. Le lieu sera alors le laboratoire des Nouveaux Pères Fondateurs, mais surtout le moyen pour James DeMonaco de lâcher une charge anti-républicaine de bon aloi.
Le gouvernement américain a dû, la première nuit, pousser la purge pour son bon fonctionnement et la volonté de nettoyer les rues, mais surtout son territoire de la pauvreté, se laver des aides sociales. La Purge n’est point là pour faire baisser la criminalité, mais aider les riches à devenir toujours plus riches. Cet American Nightmare 4 a comme une double répercussion aujourd’hui avec Donald Trump au pouvoir. Le film et la série entière s’imbriquent dans une possible perspective d’un gouvernement imaginé par DeMonaco. Depuis l’installation de Donald Trump à la Maison-Blanche, les tueries de masse s’enchaînent à un rythme infernal, tout autant que le terrorisme international. Rien ne va plus aux États-Unis et la perspective d’un cauchemar américain se ressent via des inquiétudes dignes de la Guerre Froide.

On pouvait taxer James DeMonaco de réalisateur grossier versant dans le gore pour un pitch opportuniste et putassier. Mais American Nightmare a tout de la saga prophétique sous des aspirations de plaisir coupable cinéphilique. Le changement de l’Amérique s’opérant dans ce quatrième opus est quasi en place dans notre réalité. La franchise de cette série de films bourrins fait froid dans le dos, lâchant les incontrôlables pour une mission purgatoire. Skeletor en est le parfait exemple. Nouveau personnage iconique, affreux, sale et méchant, véritable boogeyman se servant de la purge pour jouir de ses fantasmes et autres hallucinations. Cette nouvelle purge, en soi la première, se montre un peu chiche, forcément tous les possibles meurtriers et autres dingos ne sont pas préparés. Ce 4e opus montre la mise en place de la purge, son test à faible échelle sur un quartier simple, celui de Staten Island.
La recette est une nouvelle la même ou presque, car outre ses fulgurances d’actionner urbain, ce 4e film devient la tragique histoire d’un groupe de personnes essayant de survivre dans ce foutoir instauré par le gouvernement. Une sœur et son frère, des orphelins vivant dans un appartement délabré et leurs voisins, des personnes malades ou âgées devant monter les escaliers faute à un ascenseur en bon état. 

Si le récit est en mode automatique depuis deux films, répétant ses gammes, la qualité du programme vient de l’écriture des personnages. Des personnages justes essayant simplement de survivre dans ce monde moderne chaotique qui ne souhaite pas d’eux. Reculer sur une île, sans le sou, logés dans des habitations précaires au gardien absent. Les ascenseurs ne fonctionnent pas, il n’y a pas de travail et le jeune frère est obligé de vendre de la drogue pour espérer un meilleur avenir. James DeMonaco crée une empathie certaine sans jamais en faire trop. Le dessein des personnages frôle avec la caricature, mais ne bascule jamais évitant de briser le faible équilibre. Seul le héros-dealer, sorte de grand frère, se verra pousser des ailes pour la survie de ses proches, mais le personnage sera surtout l’apanage du film à son versant bis, ce défouloir qui nous procurera cette jubilation finale face à toute la violence rédemptrice déclenchée. 

American Nightmare n’est sûrement pas du grand cinéma, et l’intention provoquera quelques haussements d’épaules de certains. Mais la série, et ce nouveau film se concentrant sur les origines, reste une valeur sûre en termes de bis et de défoulement de cinéma à mêler une écriture juste et pertinente avec ce plaisir coupable de voir de l’actionner urbain violent, parfois macabre et cauchemardesque sur grand écran. Pourquoi bouder son plaisir ?!

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