Le Dossier Mona Lina : Le froid qui venait de l’espionne

Mona, libanaise est soupçonnée par le Hezbollah d’être une informatrice des services secrets israéliens. Elle a donc été exfiltrée vers l’Allemagne, mise en sûreté dans une planque et soumise à de la chirurgie esthétique avant de partir pour le Canada. Pour lui tenir compagnie et la protéger le temps qu’elle se remette, le Mossad lui adjoint Naomi qui n’a pas fait de mission de terrain depuis la mort de son mari. Les deux femmes, seules et isolées à Hambourg vont se lier mais la menace du Hezbollah n’est pas si éloignée que ça…

De cette intrigue que ne renierait pas John Le Carré, froide, austère et réaliste, le cinéaste Eran Riklis construit un thriller sympathique mais que l’on aurait eu peine à remarquer si Golshifteh Farahani n’y tenait pas un des rôles principaux. C’est bien pour l’actrice, à la délicatesse infinie et au jeu sacrément profond, que Le Dossier Mona Lina a attiré notre attention. En plus de Farahani, le film nous permet de découvrir une actrice que l’on ne connaissait pas : Neta Riskin. Cette actrice israélienne, ayant tourné dans une vingtaine de films et séries, impose ici un visage fascinant et se révèle à nous dans un rôle qu’elle embrasse totalement, mélange de force et de fragilité qu’elle emmagasine à merveille.

C’est malheureusement là l’essentiel de ce que le film a à nous offrir : deux actrices explorant les zones d’ombre et les failles de leurs personnages avec un vrai talent. Pour le reste, si Eran Riklis sait construire un plan et maîtrise parfaitement sa mise en scène, il a bien du mal à rendre le scénario passionnant. L’idée est là certes, on pressent les envies derrière, mais rien ne distingue vraiment Le Dossier Mona Lina d’autres productions du genre. Austère, le film tente bien de glisser de l’émotion dans ses personnages mais l’intrigue est à la fois trop floue et trop simpliste pour que le spectateur ressente quoi que ce soit devant le récit. Sans tension, un peu mou bien qu’intéressant dans ce qu’il essaye de faire, Le Dossier Mona Lina manque de souffle et ne contentera guère de monde si ce n’est les admirateurs de Golshifteh Farahani. C’est déjà bien certes, mais on aurait aimé beaucoup plus.

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