La mémoire assassine : Memories of a Distant Past

Byung-su a arrêté depuis plusieurs années ses activités de tueur en série. Vivant avec sa fille dans un coin tranquille de la Corée du Sud, il lutte contre la maladie d’Alzheimer qui le prive d’une partie de ses souvenirs. Quand un tueur sévit dans la région et qu’il pense découvrir son identité, il décide de tout mettre en œuvre pour l’arrêter alors que son esprit devient de plus en plus confus…

De ce pitch sacrément prometteur, sorte de croisement entre Memento et Dexter (à l’instar de notre tueur préféré de Miami, Byung-su n’éliminait que des gens qu’il considérait mauvais), le cinéaste Won Shin Yu brode son récit. Sorti directement chez nous en E-Cinéma depuis le 13 avril, La Mémoire assassine promet donc un thriller retors. Mais au fur et à mesure que le film avance, on comprend pourquoi il n’a pas bénéficié d’une sortie en salles. Car si l’idée de départ est solide, elle se délite rapidement à mesure que le récit devient confus, forçant allègrement sur les nombreux rebondissements du récit pour sans cesse maintenir le spectateur en haleine quitte à le fatiguer.

Si l’on apprécie la confusion qui règne chez Byung-su (après tout, lui aussi aurait pu tuer les victimes) et la confrontation qu’il a avec l’autre tueur (dont il n’est finalement pas si éloigné), La Mémoire assassine a du mal à maintenir l’intérêt à mesure que les nœuds de son récit se dévoilent. Volontairement trop chargé en rebondissements, le film se montre malheureusement très prévisible dans son dénouement. Difficile de faire un thriller retors sur la mémoire quand Memento est passé par là. L’influence du film de Christopher Nolan est indéniable et se ressent dans tout le long-métrage, aussi bien dans le traitement de son personnage principal que dans la construction du scénario, sorte de mille-feuilles un peu indigeste plombée par la lourdeur d’une voix-off omniprésente et bien trop explicative.

Construit comme un puzzle astucieux, La Mémoire assassine n’a finalement pas l’originalité attendue. La déception est d’autant plus grande que le cinéma sud-coréen nous a habitué à beaucoup mieux, souvent à des scénarios tordus et imprévisibles. Ici, la surprise n’est pas de mise et il reste donc quelques idées de mise en scène et l’interprétation de Seol Kyeong-Gu en tueur à la ramasse pour maintenir notre intérêt. Et bien que le film se laisse apprécier dans sa violence et la façon qu’il a de parler de la maladie d’Alzheimer, on ne peut que regretter ses nombreuses facilités et sa construction scénaristique faussement maline.

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