Édito – Semaine 15

Une semaine entière peut être profitable à l’écriture de l’édito du lundi matin, mais rien n’y fait. On se retrouve en permanence ce fameux dimanche après-midi devant la page blanche à devoir combler ce trou. Un dimanche après-midi ensoleillé annonçant enfin l’entrée de plain-pied dans le printemps. Les bestioles et autres insectes commencent à nous coller et notre chère et tendre à nous tanner pour chiner dans les brocantes repérées pendant ses pauses déjeuner sur les différents groupes Facebook dédiés. 

Nous, on est devant cette page blanche à rêver de regarder le big match de football tranquille dans notre canapé avec ce verre de Pago Orange-Citron-Carotte dans notre peignoir favori. Mais il faut écrire cet édito puis allez à cette brocante immense à 14 stations de métro en banlieue. La flemme. 

Mais pourquoi n’arrive-t-on pas à se caler l’écriture de cet édito plus tôt dans la semaine  ? Parce que plein de choses, mais surtout la flemme. Une flémingite aiguë après avoir bossé sur Duel au Soleil de King Vidor ressorti dans un coffret déjà presque épuisé chez Carlotta, relecture et correction d’un superbe portrait sur son actrice principale, Jennifer Jones, puis la même avec le retour sur Le Portrait de Jennie qui ressort en même temps chez Carlotta en HD.

Ensuite il faut courir en projection presse et autres rendez-vous pour faire avancer le projet Close-Up Magazine. Oui, on aime se plaindre tout en faisant le plus beau métier du monde. La première étape d’une superbe aventure qui va donner des nouveau-nés dans un avenir lointain, le projet trotte dans cette tête au long front pour perpétuer et garder intacte cette passion qui nous anime. 

On se plaint, car on adore cela. On se plaint pour mieux savourer ce plaisir d’un job qui paie très mal n’amenant aucune réelle considération professionnelle. Pour ce dernier point, on vous renvoie vers l’édito de la semaine 14. On se plaint, car on aime ça finalement. On se plaint, car on se plaint point barre. Nous sommes des Français, des vrais, des purs et durs, donc on aime se plaindre. Puis on se plaint, car finalement comme tout bon français, on n’a pas grand-chose à dire et à reprocher, nous peuple privilégié. Ah si on peut se plaindre sur une nouvelle semaine de grève qui débute un dimanche et va nous empoisonner la vie pendant tout ce début de semaine. On se plaint d’autres travailleurs qui se plaignent parce qu’ils ne veulent pas goûter à la libération et la modernisation. Nous vieux peuple français qui n’apprécie pas que les choses changent, notamment à la CGT. Mais un jour, il faudra bien que les choses changent. Tout est appelé à changer, la vie est comme ça. Cela prendra le temps qu’il faut, mais tout changera, c’est indubitable. Comme nos problèmes de l’édito 14, comme le statut des cheminots, comme le monde lui-même change sans que l’on s’en aperçoive forcément ! 

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