Pacific Rim Uprising : Une nouvelle histoire de jouets.

Attendions-nous une suite à Pacific Rim réalisé en 2013 par Guillermo Del Toro ? Oui et non. Nous attendions une suite au délire geek par Guillermo lui-même. Mais la fabrication de suite ne l’intéresse que trop peu, préférant les projets originaux aux redites faciles purement pécuniaires. La preuve avec les sorties à quelques semaines d’intervalle de La Forme de l’eau et Pacific Rim Uprising.

Pacific Rim Uprising est une suite prête à satisfaire le box-office international. Pour cela, la production s’applique à bien respecter le cahier des charges : un casting de tout horizon (américain, indien, russe et asiatique), différentes langues, mais surtout des décors épars entre l’Australie et Tokyo par exemple. Le final en grande pompe avec un combat titanesque dure presque 20 minutes pour se finir sur le mont Fuji.

Pacific Rim Uprising est un divertissement total réveillant nos bas instincts geek de la grande époque manga. On y retrouve une nouvelle fois des citations directes à Evangelion d’Hideaki Anno, mais surtout au Sentai (Bioman, Power Ranger) ouvertement cité avec Uprising par la nature même des personnages et la direction artistique beaucoup plus pop. Si cette suite n’apporte clairement rien de neuf outre un cast jeune, frais et beau, on n’y apprendra rien de plus de ce que Guillermo Del Toro et Travis Beacham ont imaginé avec le premier film. Avec Uprising, on est dans le divertissement simple, sorte de jeu-vidéo sur grand écran dont nous ne serons jamais les héros. On assiste éberlué à des combats titanesques renvoyant toute la saga Transformers à de la pâte à modeler bas de gamme ne rentrant jamais dans le cadre. Pour son premier long-métrage, Steven S. DeKnight réussit son coup. Sans jamais apporter la moindre chaleur, la moindre imagination au produit se mettant en scène devant nos yeux écarquillés, il a le mérite de tenir la commande au mieux de ses capacités. Et le bougre réussit à tenir le peu de promesses du film.

Pacific Rim Uprising est un produit. Un produit destiné aux enfants de moins de 16 ans. Tout leur est destiné entre le casting de « cadet » ou les nouveaux héros du film, John Boyega et Scott Eastwood. John Boyega qui profite opportunément de son exposition grâce au renouveau de Star Wars pour devenir une tête d’affiche sur qui les espoirs des producteurs reposent pour tenir à lui seul un blockbuster bien calculé. Il est la caution américaine, ou plutôt afro-américaine, l’ouverture d’esprit d’un studio qui espère inaugurer en grande pompe la saison des blockbusters 2018. John Boyega prenant conscience de sa « hype » s’invite producteur d’Uprising et donne tout son potentiel fédérateur pour être le héros d’une nouvelle génération apte à être exploité en termes de merchandising. Pop-corn, séquelle/préquelle, jouets, comics et jeux vidéo sont à prévoir en cas de succès. Rappelez-vous que le Pacific Rim de Guillermo Del Toro fut un succès à l’international, mais d’une rentabilité modeste sur le territoire américain. Bien loin des exigences de la Warner à l’époque collaboratrice de Legendary. Aujourd’hui transféré chez Universal, Pacific Rim Uprising est un espoir légitime, mais attendu au tournant niveau chiffre. La production doit fonctionner, à minima assurer une exploitation massive pour que la possible saga prenne son envol. Le dessin animé n’est vraiment pas loin à débarquer sur les antennes matinales pour nos bambins.

Pacific Rim, tout en ne le souhaitant pas, se rapproche énormément de son concurrent direct Transformers chez Paramount. Si les robots chers à Michael Bay ont vu leurs exploitations révolues avant un reboot déjà annoncé, place à Pacific Rim, une prometteuse saga où les yeux restent écarquillés en permanence devant le déluge d’exploits de la part des héros/robots, de la fureur dans des combats dignes du meilleur des jeux vidéos PlayStation. Uprising persiste et signe une volonté de divertissement dure après le premier essai de Del Toro. Il ne manque plus qu’un capitaine endurci avec une vision de l’horizon pour coordonner tout cela, on serait alors à deux doigts d’avoir trouver un véritable défouloir geek attendu depuis trop longtemps malheureusement.

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