Daredevil – Saison 2 : Émancipation d’un héros.

La première saison de Daredevil fut frustrante. Elle résonne tel l’arc « Year One » pour Batman, un justicier murissant ses actes, cette volonté de porter secours aux habitants de son quartier, Hell’s Kitchen. Un quartier qui prend effectivement racine dans un récit distendu, pénible parfois, s’accrochant aux personnages comme l’a pu faire Christopher Nolan avec sa trilogie Dark Knight. Ce qui intéresse Drew Goddard et sa horde de scénaristes, ce sont les personnages principaux, ce trio composé de Matt Murdock, Foggy son associé et Karen Page, secrétaire des deux avocats. Le Daredevil arrive ensuite, bien tard finalement dans le dernier épisode de la série qui en compte 13  !

Oui fan du héros Marvel, cette première incursion de l’univers Marvel chez Netflix est contrariante, le héros aux petites cornes étant aux abonnés absents. Il faut donc compter sur Matt Murdock interprété par Charlie Cox que l’on avait découvert dans Boardwalk Empire aux côtés de Steve Buscemi. S’il est un parfait Matt Murdock, il n’est jamais aidé par des scénarios plats et des intrigues insignifiantes. Clairement on s’ennuie ferme jusqu’à… l’épisode 6 voyant débarquer un certain Wilson Fisk. À ce moment-là, la première saison prend une dimension hors-norme, du calibre du personnage interprété par le charismatique Vincent D’Onofrio. À ce moment précis la série décolle permettant à Matt Murdock de se voir confronté à un méchant de choix, mais surtout de pouvoir développer un personnage ambivalent. La suite ne sera que bonheur et dans ce dernier épisode de pouvoir entrevoir la perspective d’une saison 2 jouissive.

Mais que nenni ! Dès le premier épisode de cette saison 2, la série retombe dans ces travers. Matt Murdock panse ses plaies prenant le pas sur un héros charismatique. Finalement, les premiers épisodes de cette saison 2 nous font comprendre que Matt Murdock et Daredevil ne font qu’un. Les actes en tant qu’avocat de Murdock viennent conclure les actes du Daredevil. Ce qui rejoint en soi le comics-book. On l’avait un peu oublié, le héros étant encore aujourd’hui pas assez publié en France. Mais Matt Murdock seul, dans la série, n’est que peu intéressant. Il faut bien l’avouer que cet impassible personnage n’ait pas l’épaisseur nécessaire à tenir la série sur ses épaules. C’est à ce moment précis que débarque dans un amas de fureur dévastatrice le Punisher. Dans l’épisode 3, telle une ombre furieuse, il décime un clan d’irlandais dans leur repère puis un gang de motards. La saison 2 démarre enfin, Matt Murdock/Daredevil trouvant une épaule sur laquelle se reposer pour tenir debout.

Jon Bernthal, un roc au visage fermé est Frank Castle. La saison 2 va se reposer entièrement sur lui. Entre sa guérilla, son affrontement contre le Daredevil (façon Batman v Superman) dans les épisodes 4-5-6, puis via son procès. Le procès du Punisher, moment clé tenant en haleine deux épisodes. Le tournant de cette saison qui s’émancipe prenant l’ampleur souhaitée depuis le début. Devant nos yeux ébahis, Fanck Castle/Punisher relègue le Daredevil dans les cordes par un charisme destructeur. Le personnage est justement torturé, le passif est fort bien retranscrit n’hésitant pas à rentrer dans les détails. Cette saison 2 de Daredevil prépare celle du Punisher arrivant sous peu sur Netflix. Il faudra tout de même passer par Jessica Jones, Luke Cage, Iron Fist et The Defenders, mais les étapes valent le coup d’attendre. Car ce personnage va révolutionner l’univers Marvel sur la chaîne VOD n’attendant que son éclosion dans l’univers cinéma de Marvel.

Si la première partie de la S2 de Daredevil se concentre opportunément sur le Punisher, le héros de Hell’s Kitchen voit débarquer son passé dans son salon. L’épisode 6 est comme dit au-dessus un tournant. Matt Murdock sent arriver Elektra tout en entamant une histoire d’amour périphérique. À ce moment-là, Murdock prend une ampleur bienvenue. Lui le petit avocat des quartiers défavorisés dans son costard propre, ce gendre idéal devenu héros solitaire voit son passé sur le palier. L’amour déçu, ce premier grand amour d’université lui amenant de nouveaux problèmes. Elektra ou l’introduction de l’histoire qui va nourrir Jessica Jones ou encore Iron Fist. L’introduction à The Defenders, la promesse de Netflix de voir ses « Avengers » du pauvre se réunir en fanfare contre le BlackSmith, entité de l’ombre venant pourrir New-York.

New-York justement, ville obscure, aux quartiers pourries par les différentes mafias. On est loin du Spider-Man – HomeComing, même si voir le tisseur rejoindre Iron Fist ou se confronter au Punisher serait une belle initiative. La base est posée en tout cas. Mais la grande réussite des séries Marvel sur Netflix est de donner une importance élémentaire à la « Grande Pomme » comme décor principal. Elle est un personnage à part entière entre les docks, les bars malfamés, les rues arpentées par les personnages ou encore le palais de Justice. Les toits aussi, nombreux et filmés en plans larges ou encore l’hôpital, lieu sacré de la série entre l’interrogatoire du Punisher ou l’assaut des Ninjas dans les épisodes 10/11.

Si Daredevil est pour Netflix et Marvel un appel d’offres pour sa VOD, la série reste abordable et diablement réjouissante, notamment cette saison 2. Le travail d’écriture, parfois laborieux, se permet par certains épisodes des fulgurances éclaircissant la perspective d’une volonté d’un univers étendu prometteur et complexe. En dépit de certaines contraintes budgétaires, Daredevil saison 2 procure enfin ce réjouissant plaisir à suivre le Daredevil sauver Hell’s Kitchen. Bien épaulé par les soutiens du Punisher et Elektra, cette saison 2 devient vite accrocheuse et forte plaisante. Malgré le passage obligatoire à cette saison 1 morne consacré au Diable rouge, on ne vous conseille que vivement  de vous intéresser à ce Marvel Universe parallèle.

2 Rétroliens / Pings

  1. The Defenders - Saison 1 : L'union ne fait pas la force ! -
  2. Marvel's The Punisher - Saison 1 : New-York Zone de guerre. -

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