Mortelles Confessions : Pardonnez-leur, ils ne savent pas (toujours) ce qu’ils font

Après Flagellations, continuons un peu sur notre lancée dans l’univers de Pete Walker et attardons-nous sur Mortelles Confessions, le deuxième de ses films à être édité en Blu-ray par Artus Films. Artus Films que l’on peut remercier car la découverte de Pete Walker a plongé toute la rédaction en émoi, certains rédacteurs se jetant sur les autres films du cinéaste avec une gourmandise certaine.

En seulement deux films, on peut déjà voir que Pete Walker a ses thématiques et ses personnages types. D’abord une jeune femme aux mœurs légères (ici elle a du se faire avorter et son cœur balance entre deux hommes) puis un personnage représentant une institution (ici un prêtre) qui a légèrement pété une durite. Un personnage de méchant comme Walker les aime, le cinéaste semblant souvent plus attachés à dépeindre leurs tourments plutôt que de prendre pitié pour leurs jeunes victimes, souvent naïves, parfois facilement dénudées.

Mortelles confessions se concentre donc sur Jenny Welch, une jeune femme qui ne tarde pas à fasciner le père Meldrum, un curé pas tout à fait comme les autres. Vivant avec sa mère grabataire (avec qui il entretient une relation étrange, confirmant l’amour que porte Pete Walker au cinéma d’Hitchcock) et avec l’inquiétante Miss Brabazon, s’occupant de sa mère, Meldrum est un homme qui s’est mis en tête de laver les péchés des jeunes femmes venant se confesser à lui. Pour cela, Meldrum enregistre les confessions et exerce une véritable pression sur elles. Il a déjà poussé une femme au suicide quand il rencontre Jenny Welch qui exerce chez lui une véritable fascination. Alors si dans son travail de purification de l’âme de Jenny, il doit éliminer ses prétendants, qu’à cela ne tienne ! Insoupçonnable car représentant de l’autorité religieuse, Meldrum agit ainsi en toute impunité, se rapprochant de la folie au fur et à mesure qu’il fait pression sur Jenny.

Cinéaste iconoclaste, Pete Walker multiplie alors les instants de bravoure avec Meldrum, le personnage auquel il s’intéresse visiblement plus que la pauvre Jenny. Incarné par Anthony Sharp, totalement impliqué dans son personnage, Meldrum ne manque pas d’audace dès qu’il s’agit d’éliminer ses adversaires : meurtres à coups d’encensoir ou hostie empoisonnée sont au programme, venant pimenter un film un peu mou qui doit beaucoup à la férocité de son cinéaste. Un cinéaste dénonçant avec force le pouvoir des institutions en qui l’on fait aveuglément confiance même quand elles représentent un danger pour nous. La fin du film, d’une noirceur saisissante, vient enfoncer le clou et témoigne de l’indépendance d’un cinéaste qui a toujours refusé de se plier à la norme, lui préférant ses personnages cruels et fous, qu’il sait d’ailleurs rendre terriblement humains…

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