25e édition du Festival Fantastique de Gérardmer : Jour 5 + Palmarès

Voici venu le temps de conclure le festival en beauté, une journée pleine de cinéma, de vie cinéphilique et horrifique débutant par Housewife réalisé par Can Evrenol. L’histoire d’Holly, sept ans, qui assiste au meurtre de sa petite sœur et son père par sa mère perturbée. Vingt ans plus tard, Holly porte encore en elle les séquelles de cette épreuve. Victime de cauchemars à répétition, elle va à la rencontre d’un célèbre médium.

Long-métrage lovecraftien par excellence dû à un réalisateur turc repéré il y a quelques années avec son court-métrage, Baskin, au PIFFF. Après l’avoir adapté en long, il revient cette année avec Housewife, véritable déception par une esthétique putassière rappelant froidement les téléfilms érotiques du dimanche soir diffusés sur M6, puis surtout parce que les acteurs sont faillibles dans leurs prestations. Le film, en lui-même, ne présente rien de vraiment neuf, une énième histoire autour de l’arrivée de l’antéchrist sur Terre, une relecture propre de la part du réalisateur du Rosemary’s Baby d’Ira Levin.

Après un réveil gore et mouvementé avec la proposition ratée qu’est Housewife, dernier déjeuner au restaurant au cœur de Gérardmer avant que l’équipe de Close-Up Mag se délite dans cette belle après-midi, une partie de l’équipe rentrant ce jour sur Paris. La seconde moitié file découvrir en avant-première Le Labyrinthe 3 – Le Remède Mortel, troisième opus attendu, dernière pierre à tomber dans l’exploitation de la dystopie adolescente dans le cinéma moderne. Le film, de nouveau orchestré par Wes Ball, est à l’image des deux précédents films, insignifiant en termes de cinéma, mais un divertissement efficace pour les jeunes, de ceux qui ne s’arrêtent jamais en dépit du peu d’idées novatrices proposées. Vous pourrez retrouver la critique du film ce mardi avec notre rétrospective sur les deux premiers opus ce lundi.

19h, ellipse de trois heures dans notre journée qui nous conduit directement à la cérémonie de clôture de cette 25e édition du festival fantastique de Gérardmer. Si les discours se sont faits courts outre Matthieu Kassovitz qui s’est un peu perdu avec ses mots, rien à franchement signaler. Le jury s’est éclaté et tout le monde a passé une bonne semaine de festival. Cette 25e édition ne se révèle pas être un grand cru, mais un véritable plaisir de festival, tant l’organisation du Public System Cinéma assure un maximum. On sent le professionnalisme dans l’organisation, le festival tournant rond depuis des années, une expérience qui se fait grandement ressentir cette année.

Qui dit cérémonie, dit forcément le palmarès que nous vous dévoilons de suite  :

Pour rappel, le Jury des Longs Métrages de la 25e édition du Festival International du Film Fantastique de Gérardmer était présidé par Mathieu Kassovitz et composé de Pascale Arbillot, David Belle, Nicolas Boukhrief, Judith Chemla, Suzanne Clément, Aïssa Maïga, Olivier Mégaton et Finnegan Oldfield. Ils ont remis les prix suivants :

LE GRAND PRIX, 
soutenu par la Région Grand Est
 : GHOSTLAND de Pascal Laugier  (France & Canada)

LE PRIX DU JURY EX-AEQUO
LES : Les AFFAMÉS  de  Robin Aubert  (Canada)
 / LES BONNES MANIЀRES  de  Juliana Rojas  &  Marco Dutra  (Brésil & France)

LA MEILLEURE MUSIQUE ORIGINALE, 
soutenu par la SACEM : 
The Toxic Avenger  & Guillaume Houzé
pour  MUTAFUKAZ de  Shôjirô Nishimi  &  Guillaume « Run » Renard  (France & Japon)

LE PRIX DE LA CRITIQUE : 
LES BONNES MANIÈRES de  Juliana Rojas  &  Marco Dutra  (Brésil & France)
décerné par le Jury de la Critique composé de 5 journalistes

LE PRIX DU PUBLIC, 
soutenu par la Ville de Gérardmer
 : GHOSTLAND  de  Pascal Laugier  (France & Canada)

LE PRIX DU JURY SYFY
 : GHOSTLAND de  Pascal Laugier (France & Canada)
. Le Jury Syfy est constitué de 5 blogueurs et influenceurs férus du genre.

Le Jury Jeunes, composé de lycéens de la Région Grand Est a remis le prix suivant : 
LE PRIX DU JURY JEUNES de la Région Grand Est : 
MUTAFUKAZ de  Shôjirô Nishimi & Guillaume « Run » Renard  (France & Japon)

Le Jury des Courts Métrages de la 25e édition du Festival International du Film Fantastique de Gérardmer, présidé par Hélène Cattet & Bruno Forzani et composé de Deborah Elina, Grégory Fitoussi, Alexandre O. Philippe et Julia Roy a remis le prix suivant:

LE GRAND PRIX DU COURT MÉTRAGE
 : ET LE DIABLE RIT AVEC MOI de  Rémy Barbe  (France)

La soirée continue, deux films sont encore projetés ce soir, dont un étant une rediffusion du gagnant en compétition, étant Ghostland, que nous n’avions pu voir faute de places lors sa première diffusion. Mais avant Ghostland à 22h, place à Winchester des frères Spierig à 20h et en clôture du festival.

Dans la veine des Conjuring de James Wan, les deux frères, réalisateurs australiens, nous emmènent en Floride dans la maison Winchester, réputée pour être la maison la plus hantée de l’histoire. Elle a appartenu à la veuve Winchester au début du 20e siècle. Dans le film, la société Winchester ayant peur de perdre la société engage un médecin en dépression depuis la perte de sa femme pour examiner l’héritière agrandissant sa maison en continu, jour & nuit. Tout le monde la pense folle, sauf au sain de la maison. Le médecin va vivre une expérience surnaturelle. Après l’incroyable Prédestination découvert au PIFFF il y a quelques années et l’orchestration du dernier (Jig)Saw, les Frères Spierig retrouvent une production australienne et une certaine liberté pour cette copie conforme des Dossiers Warren de James Wan avec une héritière et un médecin drogué en deuil. Rien de bien neuf avec ce film où les jump scares pullulent, les portes claquent et les fantômes sont très méchants. Le tout se conclut de façon assez insignifiante, la célèbre maison, toujours existante, n’étant jamais réellement exploitée comme lieu de terreur. Le film n’apporte rien de bien frissonnant, un divertissement honnête pour le week-end faisant amplement l’affaire en VOD.

Il est 22H, le temps venu de découvrir le dernier film de ce festival. Ghostland, tout le monde ou presque est venu à Gérardmer pour découvrir le nouveau film de Pascal Laugier. Pour la sortie de son 4e film, le réalisateur français ne se loupe aucunement avec un long-métrage immédiatement culte, un nouvel essai fort désagréable, oppressant, glauque et malsain. Tout le cinéma de Laugier y est injecté avec une judicieuse dose de référence, notamment dans la nature du film et son ton, voulue par le réalisateur. Massacre à la Tronçonneuse de Tobe Hooper n’est jamais vraiment loin (encore ce film, toujours ce film). Ghostland est surtout une épreuve de cinéma, un cinéma d’horreur exigeant, du cinéma travaillé jusqu’à l’os, sublime et diablement efficace dans sa narration et sa mise en scène. Ghostland va rapidement devenir un film dépouillé de toute part pour essayer de le comprendre, lui inventer des théories et autres décryptages plus ou moins judicieux. Cela commençait déjà à la sortie de l’espace Lac. Que l’on se dise, Pascal Laugier met en scène l’un des films de l’année, ou tout du moins LE film d’horreur de l’année 2018.

Le temps pour nous de rentrer à l’hôtel pour travailler et rendre la copie que vous êtes en train de lire actuellement à temps et ranger les affaires pour repartir tôt sur Paris le lundi matin. Une nouvelle édition pour Gérardmer totalement fantastique, la première pour Close-Up, et loin d’être la dernière, le rendez-vous étant déjà pris pour la 26e édition qui se déroulera du 30 janvier au 3 février 2019. On vous dit à l’année prochaine  ?

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