Bilan de l’année 2017 : Top / Flop de la rédaction

Fin d’année oblige, la rédaction s’est réunie pour établir les inévitables tops et flops de cette année cinéma 2017. Les débats ont fusé, les chaises aussi mais à part certains films qui ont mis tout le monde d’accord (La La Land, Que Dios Nos Perdone, Baby Driver, Logan), force est de reconnaître que les goûts et les couleurs ne se discutent pas ou sinon bien gentiment sans crier (oui Star Wars 8 est génial, on a compris Aymeric !).

2017 a été riche en émotions. Ce fut une année douloureuse. August Ames s’est suicidée, Johnny Hallyday, le dieu du rock français, n’a pas tenu le coup. On ne compte plus les disparitions qu’on a dû encaisser et les quelques larmes qu’on a eu à certaines d’entre elles. Oui on ne les connaissait pas personnellement (excepté Patrick Béthune avec qui l’on avait eu la chance de tourner un court-métrage) mais ces acteurs et réalisateurs, on les a aimé et admiré. Certains depuis des années alors forcément quand ils s’en vont, ça fait comme un vide. Désormais il faudra donc continuer à vivre sans Jeanne Moreau, Sam Shepard, Harry Dean Stanton, Danielle Darrieux, Tobe Hooper, George A. Romero, Jerry Lewis, Claude Rich ou Jean Rochefort. On en oublie mais la liste entière serait trop déprimante.

Chose beaucoup plus positive cette année, le scandale Weinstein qui a ébranlé tout Hollywood. Une affaire qui a eu l’effet d’une bombe en libérant la parole de dizaines de femmes ayant toutes été victimes de comportements odieux, grossiers et totalement déplacés. Harvey Weinstein, Kevin Spacey, Louis C.K, Brett Ratner en ont fait les frais et ils ne sont pas les seuls. La moindre personnalité ayant eu le malheur d’approcher une femme de trop près est désormais sur le qui-vive et les choses ont l’air de bouger à Hollywood. Restons prudent cependant, l’usine à rêves a toujours tourné à la promotion canapé, aux rapports de pouvoir, aux mensonges et à la manipulation et l’on s’étonne encore aujourd’hui de voir des gens du milieu outrés par des comportements qu’ils font mine de découvrir alors qu’ils ont toujours existé.

Mais alors 2017 au cinéma, qu’est-ce que ça a donné ? Une année au bilan assez mitigé avec quelques mois très calmes et d’autres houleux. Une année riche néanmoins où l’on a vu quelques blockbusters américains se fissurer pour laisser la place au point de vue d’un cinéaste avec une vraie force de proposition même au sein de franchises cultes et intouchables (Denis Villeneuve avec Blade Runner 2049, Rian Johnson avec Star Wars – Les Derniers Jedi et, dans une moindre mesure, Matt Reeves avec La Planète des Singes – Suprématie, que des films ayant donné lieu à de sacrés débats au sein de la rédac). On remarque d’ailleurs que dans ce monde de divertissements préfabriqués (Transformers – The Last Knight, La Belle et la Bête, Spider-Man : Homecoming), cela fait du bien d’avoir de temps en temps un réalisateur qui débarque et donne un coup de pied dans la fourmilière (comme James Mangold avec Logan ou James Gunn avec Les Gardiens de la Galaxie) quitte à faire des mécontents. Ceux qui reprochaient en 2015 à J.J. Abrams d’avoir pompé copieusement l’épisode IV de Star Wars pour Le Réveil de la Force sont aujourd’hui les mêmes qui reprochent à Rian Johnson les audaces qu’il s’est permis pour Les Derniers Jedi. Dans ce monde de cinéphiles, si aucun film ne mettra tout le monde d’accord, entendons-nous au moins pour saluer les prises de risque effectuées par certains réalisateurs qui entendent imposer leur vision au sein de quelque chose de très formaté. Ces mêmes cinéastes qui, comme Anatole France et Xavier Dolan, semblent préférer la folie des passions à la sagesse de l’indifférence.

Gageons tout de même que c’est au sein des projets originaux et portés par des metteurs en scène affirmant leur envie d’indépendance (David Lowery, James Gray, Damien Chazelle, Edgar Wright, Taylor Sheridan, Albert Dupontel) que nous nous sentons le mieux. Et si certains cinéastes ont déçu cette année (Sean Penn avec The Last Face, Roman Polanski avec D’après une histoire vraie) et que l’on s’est mangé quelques purges en pleine tronche (La Tour Sombre, La Momie), nous préférons rester optimistes et espérer (en dépit du rachat de la Fox par Disney) qu’Hollywood, tout en restant l’immense pompe à fric qu’elle a toujours été, saura se fissurer un peu plus pour laisser de la place à des cinéastes passionnants. En attendant retour sur le Top / Flop de la rédaction ainsi que les choix personnels de chaque rédacteur :

TOP 10 DE LA RÉDACTION

1- La La Land

2- Baby Driver

3- Quelques minutes après minuit

4- Logan

5- Star Wars – Les derniers Jedi

6- A Ghost Story

7- The Lost City of Z

8- Au revoir là-haut

9- Okja

10- Que Dios Nos Perdone

 

MATHIEU LE BERRE

Top 10 :

1 – Jackie : Une petite pièce fragile dont il faut prendre le plus grand soin et l’admirer avec douceur. Une œuvre tragique et sublime, le regard sur une femme au tournant de sa vie, la mort de son mari assassiné, ce basculement pour devenir cette icône forte, médiatique et sublime. Enfin l’art a son juste point.

2 – Quelques Minutes après Minuit : Partir dans les émotions d’un enfant est d’une noirceur douce. Un rêve de coton dont s’applique J.A Bayona avec force et conviction à rendre magique. Quelques Minutes après Minuit est un long-métrage d’une tristesse rare, une tristesse qui emmène le spectateur vers un bonheur de cinéma dont peu arrivent à atteindre l’impossible émotionnel. Juan Antonio Bayona en fait aujourd’hui partie grâce à un film profond et magnifique. Et arriver à cela en seulement trois films, c’est remarquable.

3 – A Ghost Story

4 – The Lost City of Z : Enfin le retour à ce cinéma traditionnel, celui qui nous emmène sur les champs de batailles, dans la jungle, sentir l’air étouffant et où l’on transpire les pieds dans la boue. C’est magique, majestueux, un tour de force de la part de James Gray qui permet enfin à Charlie Hunnam d’exploser l’écran par son charme et une présence de chaque instant.

5 – Baby Driver

6 – Au Revoir Là-Haut : Une grosse pièce pour Dupontel après son précédent film, 9 mois Ferme. Un hommage à tout un pan du cinéma français, de Louis Feuillade jusqu’à celui de Georges Franju. C’est brillant, une mise en scène inspirée qui se renouvelle en permanence et cela semble tellement facile pour Dupontel ! Laurent Laffite trouve un rôle à sa mesure, mais c’est Nahuel Pérez Biscayart qui éclate de plein fouet, véritable révélation du film. L’un des grands films de cette année 2017.

7 – Dunkerque : Christopher Nolan réinvente presque le film de guerre. Dunkerque est un long-métrage éprouvant, oppressant… C’est juste magistral !

8 – Que Dios Nos Perdone : Un thriller sombre aux personnages torturés. Le cinéma espagnol a cette force de bâtir un cinéma moderne prenant aux tripes et c’est à nouveau le cas avec Que Dios Nos Perdone. Le réalisateur bâtit son récit comme un pur film macabre voire mortuaire proche du Seven de Fincher pour conclure sur de la pure émotion sociale et humaine à la coréenne. Il bifurque sur des tourments retorses, mais humains et animales. La bête se voit finalement confrontée à ses actes, à l’image de chaque personnage du film, secondaire ou principal

9 – Le Caire Confidentiel : Une plongée dans une Egypte désespérée contant la rupture d’un peuple dirigé par des instances corrompues jusqu’à la moelle. Un long-métrage dense et incroyable, un véritable tour de force prenant.

10 – Visages Villages

Flop 10 :

1 – Justice League

2 – Chacun sa vie : Où est la vie, où sont les acteurs dans ce navet ne racontant malheureusement rien. Claude Lelouche s’égare dans des histoires superficielles, agaçantes indigne de sa filmographie. Le tout se rejoint péniblement dans une variation du Corniaud. Comment Lelouche a pu réalisé cette connerie qui dure, mais qui dure si longtemps.

3 – Le Bonhomme de Neige

4 – L’Amant Double : François Ozon se frotte au suspense « De Palma » en réemployant le style et les figures. Mais il se plante lamentablement par des intentions lourdes, des séquences malsaines et gênantes. À vouloir être intrigant et froid, le film en devient répulsif. Un nanar sans style ni saveur, Ozon provoque parfois même l’hilarité et la gêne.

5 – Ava : Ava est un personnage irrespirable, au fond noir, à laquelle on ne s’attache jamais. On perd vite le film qui s’auto-centre sur Ava trouvant le seul moyen pour s’échapper d’une mère irresponsable de s’accommoder avec une petite frappe, lui aussi détestable. Un film sombre à la vision unique qui ne plaira pas à tout le monde.

6 – It Comes at Night

7 – Spider-Man – Homecoming

8 – Ghost in the Shell : Une adaptation perdant toute l’aura philosophique de l’œuvre originale. Un film, certes beau esthétiquement, qui se balise sur des facilités d’écriture autour d’un seul personnage pour convaincre le public occidental. Tout se dilue finalement d’une vision immense sur le rapport à la machine, de l’homme, de la contamination de l’âme par une forme d’Internet, un virus transformant le corps en une machine dénuée de repères. Une réelle déception.

9 – La Belle et la Bête : Une nouvelle proposition de La Belle et La Bête est finalement une pâte à modeler qui se délitera dans le temps. Un film superficiel mâché par les différentes directives d’un studio capitalisant sur un catalogue riche. Mais la proposition de cinéma n’est jamais présente sur un écran géant tourbillonnant d’effets de couleurs, de chansons assourdissantes et parfois intenables.

10 – Kingsman – Le Cercle d’Or

ALEXANDRE COUDRAY

L’année 2017 s’est montrée généreuse en termes de propositions mais pauvres en films capables d’alimenter un Top 10. On retrouvera ainsi dans mon top des films qui sont vraiment très biens sans pour autant être parfaits. Un film peut-il être parfait me direz-vous ? Certes non mais ce qui différencie un film à même de finir dans le top d’un autre film est sa capacité à parler à vos tripes, à s’adresser à vous pour vous remuer, vous faire réfléchir, vous émouvoir. Des films imparfaits en cette année mais des films néanmoins riches. Une fois de plus, on constate que les meilleurs films de 2017 viennent de cinéastes avec une vraie force de proposition (James Gray, David Lowery, Damien Chazelle), même au sein de blockbusters (James Gunn, James Mangold, Matt Reeves) et de films que personne n’attendait vraiment (Blade Runner 2049 ou même Ghost in the Shell dont la version américaine éreintée au box-office ne démérite vraiment pas). Contrairement à l’année dernière, peu de films français nous ont parlé cette année si l’on excepte l’excellent Le Grand Méchant Renard, le Au revoir là-haut de Dupontel ou le Grave de Julia Ducournau. Notons aussi que les films qui nous viennent de l’étranger (hors Etats-Unis) nous ont particulièrement charmés. Qu’ils soient espagnols (Que Dios Nos Perdone), argentins (Citoyen d’honneur), anglais (The Young Lady), hong-kongais (Office) ou germano-danois (Les Oubliés), nous avons eu le droit à de belles œuvres, différentes et originales, proposant des choses très fortes. Voici donc mon Top et mon Flop, tout à fait subjectifs :

TOP 10

1- The Lost City of Z

Parce que James Gray, grand passionné cinéphile, réalise là un grand film d’aventure comme on en voit rarement de nos jours, déjouant nos attentes pour toucher au cœur de l’intime de son personnage (Charlie Hunnam dans son meilleur rôle jusqu’à présent) se perdant chaque fois un peu plus dans l’Enfer Vert de l’Amazonie.

2- A Ghost Story

Parce qu’émouvoir en foutant un drap blanc sur la tête de Casey Affleck, c’est suffisamment rare pour être souligné. Parce que ça fait longtemps qu’on n’a jamais ressenti avec autant d’émotions la fuite du temps qui passe.

3- Que Dios Nos Perdone

Parce que depuis une poignée de polars coréens (dont l’excellent Memories of Murder, ressorti cette année en salles), on n’avait jamais vu un polar prendre autant aux tripes. Parce que le cinéma espagnol semble assumer une noirceur que l’on voit rarement et parce que ces humains violents que le film décrit, ne sont pas si loin de nous.

4- Logan

Parce que Wolverine ne pouvait pas rêver mieux comme baroud d’honneur sur grand écran. Parce qu’au-delà d’un film de super-héros, Logan prend des allures de western mélancolique et violent rappelant le cinéma de Sam Peckinpah et on pouvait difficilement rêver mieux comme approche du personnage.

5- La La Land

Parce que Damien Chazelle nous a fait chanter et danser en même temps que ses personnages, que sa caméra est une vraie virtuose et que ça faisait longtemps qu’on attendait une comédie musicale aussi réussie et aussi touchante. Et parce que Emma Stone évidemment…

6- Le Grand Méchant Renard et autres contes

Parce qu’on ne s’attendait à rien mais qu’une fois le film fini, on aurait voulu qu’il dure plus longtemps. Parce qu’on n’avait jamais autant ri avec un renard, un cochon, un chien et un canard.

7- La Planète des singes – Suprématie

Parce que c’est la conclusion épique de la trilogie la plus originale de ces dernières années. Parce que c’est visuellement très beau, qu’Andy Serkis y dévoile un jeu intense et que la musique de Michael Giacchino est belle à en pleurer.

8- We Blew it

Parce que tout le monde s’attendait à un documentaire classique sur le cinéma américain mais que Jean-Baptiste Thoret fait en fait un portrait superbe de l’Amérique, une éloge funèbre remplie de beauté mais qui laisse apercevoir les fêlures d’un pays qui ne sera plus jamais comme avant.

9- Les Gardiens de la Galaxie Vol. 2

Parce que le générique de début avec Mr. Blue Sky de ELO suffit à nous mettre dans l’ambiance. Parce que dans l’univers du MCU, il n’y a que les Gardiens qui parviennent à être aussi authentiques et attachants au sein d’un film sacrément cool mais loin d’être écrit avec les pieds.

10- Citoyen d’honneur

Parce que c’est un très beau portrait d’écrivain à la fois tendre et féroce, que les seconds rôles sont irrésistibles, que les sujets abordés sont profonds et parce que Belen Chavanne, tout simplement.

 

Mention Spéciale de la découverte qu’on ne verra pas sur grand écran : Bodied vu au PIFFF cette année, une grosse claque incontestée nous plongeant dans l’univers des battle de rap et qui nous secoue encore aujourd’hui.

Mention spéciale des adieux à un acteur : Lucky qui signe les adieux de Harry Dean Stanton au cinéma après une carrière de plus de soixante ans et qui trouve là son plus beau rôle depuis Paris, Texas.

Mention spéciale de la meilleure ressortie : Utu dont on ne connaissait pas l’existence mais dont la découverte nous a scotché.

FLOP 10

1- La Tour Sombre

Parce qu’essayer d’adapter la plus grande saga de Stephen King en un film d’1h30 bouclant un arc narratif c’était de la folie mais aussi surtout parce que c’est terriblement mauvais, réalisé sans inspiration et écrit avec les pieds.

2- D’après une histoire vraie

Parce qu’on n’avait jamais vu Roman Polanski se fourvoyer aussi lamentablement dans un film. Parce que tout sonne faux (même Eva Green et ça, ça nous arrache la gueule de le dire) et téléphoné et qu’on dirait un mauvais téléfilm.

3- Detroit

Parce que dénoncer les brutalités policières qui ont eu lieu à Detroit en 1967 est une chose honorable. Parce que nous torturer pendant 2h30 avec une balourdise sans pareille, ça l’est beaucoup moins.

4- La Momie

Parce que c’est le pire film dans lequel ait joué Tom Cruise. Parce qu’il faut arrêter avec les univers étendu et laisser les Universal Monsters au placard. Et que pendant qu’il y est, Russell Crowe devrait aussi récupérer son talent dans le dit placard.

5- Le Bonhomme de neige

Parce que c’est un véritable désastre là où le film, dans son intrigue et son casting, avait un potentiel de dingue. Parce que personne n’y croit vraiment et que Val Kilmer se demande encore ce qu’il foutait là.

6- Le Roi Arthur – la légende d’Excalibur

Parce que seul Charlie Hunnam a l’air de savoir ce qu’il fait dans le film qui n’est rien d’autre qu’un fouillis visuel indigeste et sans nom, partant du principe qu’il va marcher (oups) et donc se permettant de mettre en place un univers totalement con.

7- Underworld – Blood Wars

Parce qu’après des films en forme de plaisirs coupables, ce cinquième opus marque l’essoufflement d’une saga qui tient à peine sur Kate Beckinsale et qu’on s’ennuie ferme devant.

8- The Last Face

Parce qu’après tous les superbes films qu’il a réalisé, Sean Penn se vautre dans une romance d’une mièvrerie sans pareille brassant des sentiments gentillets qui ne trouvent pas leur place dans un film maladroit. Heureusement, il reste Charlize Theron…

9- La Belle et la Bête

Parce que Emma Watson commence sérieusement à nous saouler avec son expression unique (mais on ne lui en veut pas pour autant d’avoir refusé La La Land pour tourner ce film), parce que tout le monde (sauf Luke Evans) a l’air con dans le film à pousser la chansonnette et parce que merde, le film d’animation se suffisait, non ?

10- Justice League

Parce que si ça n’est pas le pire film de l’année, ça reste un gâchis monumental quand on voit la précipitation dans laquelle Warner s’est empressée de sortir le film. Au détriment de la logique des personnages, au détriment de la qualité des CGI et au détriment d’un scénario qui traîne péniblement la patte. Et dire que les gens râlaient sur Batman v Superman

TOP Séries

1- Better Call Saul – saison 3

2- Mindhunter – saison 1

3- Stranger Things – saison 2

4- Game of Thrones – saison 4

5- Fargo – saison 3

 

AYMERIC DUGENIE

TOP 10

1- Star Wars – Les Derniers Jedi

Parce que Maître du monde, et les chocolatines, ta gueule.

2- Brimstone

Ce n’est pourtant pas compliqué de faire un personnage féminin à la fois fort et convaincant. Donc arrêtons de s’extasier à la moindre Wonder Women ou Atomic Blonde qui sort.

3- Lion

Film fort, poignant et particulièrement soigné. Une histoire peu commune.

4- Mes Vies de Chiens

Pour tous les amoureux des chiens… et ceux qui assument leurs larmes au cinéma.

5- La La Land

Parce que les américains ont enfin compris qu’il n’y a qu’eux qui aiment les comédies musicales à ce point, ils font enfin un film où les musiques ne sont pas trop invasives.

6- Les Oubliés

Film très introspectif sur un évènement parfaitement méconnu de la guerre et extrêmement touchant. Une toute autre vision de l’histoire la plus connue et racontée du monde.

7- T2 – Trainspotting

Sachez qu’aussi étrange que cela puisse paraître, le 1 n’avait pas convaincu tout le monde. Eh bien le 2 est une suite absolument logique à cet épisode et parvient exactement à s’adapter à son changement d’époque.

8- On l’appelle Jeeg Robot

Une version totalement délurée et jouissive du film de super-héros, se démarquant malgré tout énormément d’un Kick-Ass ou Deadpool et surtout made in Italy.

9- Traque à Boston

Dans le genre film d’action inspirés de faits réels, bien foutu et sans ambages avec un Mark Wahlberg du tonnerre, ce film est une petite madeleine de Proust.

10- Le Caire Confidentiel

Vous ne connaissiez pas encore le savoir-faire égyptien ? Il est temps de vous y mettre car Tarik Saleh sait y faire question thriller et enquête avec une bonne ambiance qui fout les tripes.

Mention spéciale

Dunkerque – Quand Christopher Nolan s’essaie au film de guerre, croyez-le ou non, mais ça relève sacrément le niveau. Cependant, comme il y avait déjà un film traitant de la seconde guerre mondiale dans ce top, il semblait judicieux de laisser un film passer globalement inaperçu et laisser la mention spéciale à ce grand réalisateur.

FLOP 10

10- Gold

Ça aurait pu être super intrigant, étrangement on ne fait que s’ennuyer.

9- It Comes at Night

Pareil que le précédent sauf que c’est encore pire. Et le genre horrifique enterre un peu plus les imperfections du film.

8- Life : Origine inconnue
Encore pareil. Non plus sérieusement, c’est juste une mauvaise version du scénario d’Alien, malgré un final très intéressant. Le film tourne en rond trop longtemps et se perd assez rapidement dans le développement de son histoire.

7- La Planète des Singes – Suprématie

La mode est à critiquer les films les plus populaires pour tout un tas de raison, mais y a un moment sans déconner, les films remplis d’incohérence comme celui-là, faut quand même rétablir la vérité, sont assez décevant.

6- Transformers 5

Définitivement Michael Bay s’est perdu depuis bien longtemps avec cette franchise.

5- La Momie

On pourra dire ce qu’on veut des anciens, ils avaient quand même bien plus de gueule que celui-ci avec Tom Cruise. Et puis cette mode de faire des films sur des univers façon Marvel, ça devient quand même très vite lassant.

4- Blade Runner 2049

Il n’est pas « juste » trop long. Il est proportionnellement aussi long que la vie est courte. Et en plus le scénario se fout de votre gueule.

3- Bienvenue à Suburbicon

Un peu pareil que pour Live by Night, ce n’est ni un bon George Clooney, ni un bon Coen, et en prime on ne comprend absolument rien.

2- The Birth of a Nation

Le projet était intéressant, la volonté louable, mais malheureusement c’est juste totalement loupé. Ce film n’apporte strictement rien de plus que 12 Years a Slave, qui avait ses gros défauts, n’ait déjà apporté.

1- Gangsterdam

Vous savez, il y a des choses qu’il est inutile de commenter dans la vie.

Mention spéciale

Live by Night – Dans les flops il y a toujours un film que vous ne voulez pas vraiment mettre et que vous estimez n’y méritant pas sa place. Mais il faut admettre que Live by Night n’est ni un bon film de Mafia, ni un bon Ben Affleck, malgré une photographie plutôt appréciable.

GHISLAIN BIDOUX

Difficile tâche que d’établir ce top/flop tant l’année 2017 a été riche. Pendant que les Don Quichotte de l’internet se battent pour savoir quel Star Wars est le meilleur Marvel, le cinéphile a eu vite fait d’être repu. Sans même compter les ressorties de Terminator 2 en 3D et Mad Max : Fury Road dans sa version Black & Chrome, le cinéma de 2017 est suffisamment hétérogène et qualitatif pour contenter tout le monde. Du blockbuster bien construit (denrée de plus en plus rare), du petit film de genre (on peut citer La Colère d’un Homme Patient ou Wind River), des films qui vous collent à la peau après la séance (Nocturnal Animals et Un jour dans la vie de Billy Lynn ne sont pas loin de ce top), il y en a pour tout le monde.

Les deux premiers tirent néanmoins leur épingle du jeu, purs concentrés d’émotions, appuyés par une intelligence de mise en scène une maîtrise de la grammaire cinématographique, jubilatoires chez Wright ou étouffantes chez Bayona. Ces films marquent leur spectateur de leur empreinte.

A noter que le cinéma français s’offre deux places de choix dans le top. Difficile de se frayer un chemin au milieu de toutes nos comédies bas du front, bien que le Problemos d’Eric Judor s’en sorte avec les honneurs ou côté drame : 120 battements par minute mérite qu’on s’y attarde.

Mention spéciale direct to video : Détour de Christopher Smith et Au Bout du Tunnel de Rodrigo Grande.

Revers de la médaille, Marvel et DC continuent de nous abreuver de leurs clones ratés, la présence des Gardiens de la Galaxie 2 dans le flop est interchangeable avec quasiment toute la production super-héroïque de l’année, toujours aussi phagocytée par des codes branlants (humour mauvais et mal timé, politique de teasing constant qui fait de l’ombre à la narration intrinsèque du film) et un nivellement vers le bas aggravé (à quelques exceptions près : Logan, le sympathique On l’appelle Jeeg Robot ou encore Légion côté séries). Même traitement pour le Power Rangers de Dean Israelite qui jouera le bouc émissaire pour tout un pan de la production des blockbusters qui n’essaient même plus de faire le minimum (Le Roi Arthur, La Momie etc..), juste à cause de son combat final qui oppose les Rangers à une diarrhée géante redonnant à l’expression « film de merde » ses lettres de noblesse.

A la suite de ces productions à la médiocrité prévisible dès le trailer, ce sont quelques grands noms qui nous déçoivent. Des remakes/suites nous tendant encore la sacro-sainte nostalgie pour faire passer la pilule ou plutôt le placebo, mais rien n’y fait.

La pilule qui ne passe absolument pas, encore moins quand le vandale qui s’attaque à un mythe est son propre créateur. Passe encore les errances d’un nouveau venu, parachuté dans une licence jugée sacrée, mais Scott entend bien enterrer son xénomorphe en nous faisant assister à sa sommaire exécution.

Restent les coquilles vides, poseuses quand elles ne sont pas arrogantes, qui ont peu à raconter au-delà de leur esthétique. Quand bien même on peut s’amuser un temps à décrypter les divers niveaux de lecture du dernier Aronofsky, que les signes et les symboles ne nous racontent que peu de choses au bout du compte.

Côté séries, des nouveautés prometteuses (The Handmaid’s Tale, Mindhunter), mais difficile de détrôner les tauliers bien installés et solides sur leurs appuis. It’s Always Sunny in Philadelphia, toujours irrévérencieux et nihiliste au possible, signe une de ses saisons les plus drôles et peut-être la dernière de la série telle qu’on la connaît, après le départ de Glenn Howerton autant en profiter pleinement. Rick et Morty, Fargo, Better Call Saul continuent sur leur lancée malgré une baisse de régime pour le dernier, chacun continue de rester fidèle à son ton unique tout en gardant un degré d’exigence certain, nous offrant des moments et personnages forts (V.M Vargas campé par David Thewlis de Fargo).

Halt and Catch Fire quant à lui nous fait ses adieux en grandes pompes avec un final digne de ce nom. Les derniers épisodes portent le message de la série avec une intensité rare. Une série qui gagne à être connue.

TOP 10 

1- Quelques minutes après Minuit de Juan Antonio Bayona

2- Baby Driver d’Edgar Wright

3- La La Land de Damien Chazelle

4- Good Time de Ben Safdie et Joshua Safdie

5- Au Revoir Là-haut d’Albert Dupontel

6- Okja de Bong Joon Ho

7- Le Grand Méchant Renard et Autres Contes de Benjamin Renner et Patrick Imbert

8- Que Dios nos Perdonne de Rodrigo Sorogoyen

9- Logan Lucky de Steven Soderbergh

10- A Beautiful Day de Lynne Ramsay/ La Planète des Singes – Suprématie de Matt Reeves

FLOP 10

1- Alien Covenant de Ridley Scott

2- Split de M.Night Shyamalan

3- Les Gardiens de la Galaxie 2 de James Gunn

4- Valerian de Luc Besson

5- Mother de Darren Aronofsky

6- Colossal de Nacho Vigalondo

7- Dunkerque de Chritopher Nolan

8- Ça d’Andrés Muschietti

9- Blade Runner 2049 de Denis Villeneuve

10- Power Rangers de Dean Israelite

TOP SERIES

1- Halt and Catch Fire Saison 4

2- Fargo Saison 3

3- Rick et Morty Saison 3

4- It’s Always Sunny in Philadelphia Saison 12

5- Better Call Saul Saison 3

JEREMY DEROZIER

TOP 5

1- Star Wars – Les Derniers Jedi

Vous savez, je suis un fan de Star Wars mais je n’ai jamais eu le courage de me pencher sur ce que peut offrir l’univers étendu. Avec la sortie de la postlogie comme on l’appelle et les critiques qu’elle recevait justement à cause de ce qui avait déjà été fait pour continuer à faire vivre l’univers Star Wars. Je me suis dit qu’il était bon de survoler l’univers étendu pour savoir ce que je manquais. Finalement, les œuvres littéraires, vidéoludiques ou graphiques ne font pas spécialement mieux que la postlogie. Je ne parle pas de l’histoire, j’entends par là que l’ensemble de l’univers étendu est rempli d’auteurs qui retouchent la chronologie déjà mise en place par d’autres auteurs avant eux parce que ça ne leur plaisait pas. Les épisodes VII et VIII n’ont pas commis la faute impardonnable d’effacer tout ça. Pourquoi ce film est mon préféré sorti cette année ? Oui, je suis un fan inconditionnel de Star Wars. Oui, le film a des défauts, je n’aurai pas la prétention de penser qu’il est parfait. Mais malgré tout ça, j’ai pris immensément de plaisir à le voir, j’ai pris du plaisir à m’assoir dans cette salle obscure de la première à la dernière seconde. Tout simplement car quand je regardes un film Star Wars, je redeviens l’enfant qui regardait ses VHS, qui adorait les ewoks et même les téléfilms dérivés – celle de la bataille d’Endor que j’ai encore. Je redeviens le petit garçon chez sa grand-mère, assis devant la télé, à s’abimer les yeux devant La Menace Fantôme avec des étoiles dans les yeux devant Star Wars. Même s’il ne pouvait rien entendre parce que les adultes parlaient trop fort derrière, au moins, il y avait l’image. Je redeviens ce petit collégien qui redécouvre Star Wars pour la première fois avec ses meilleurs amis.

Mon âme d’enfant aime Star Wars VIII. Mon âme d’enfant aime la nouveauté, sous toute ses formes.

2- Logan

Pour quelqu’un qui marche beaucoup à l’affect, les films inoubliables ne sont pas forcément les plus complexes ou les mieux écrits. Ce sont ceux qui vous laissent une marque dans votre for intérieur. Cette année, Logan m’a laissé une marque. J’y ai vu la fin du mutant le plus emblématique de l’imaginaire collectif. On a vu la fin d’une époque et la souffrance d’un homme sur Terre depuis trop longtemps. Surtout, Johnny Cash qui fait vibrer ma corde sensible comme il fait vibrer ses cordes de guitare.

3- 120 Battements par minute

En France, on est capable du pire comme du meilleur. Seul de rares élus sont capables de faire de bonnes comédies et malheureusement ils font pas un film par an ces gens là. Mais là où on cartonne vraiment, c’est les bon drames des familles et quand il y a de la maladie dedans c’est encore mieux. Dès les premières minutes, le film est prenant et intimiste. La mise en scène et le jeu d’acteur rendent le film tellement réel, même trop réel. On retrouve un peu la même atmosphère que le Polisse de Maïwenn. Un film qui flirte beaucoup avec la frontière entre réalité et cinéma.

4- T2 – Trainspotting

J’avais adoré le premier film et je l’avais découvert il n’y a que 2 ou 3 ans. Cette fois, j’ai aimé revoir ces acteurs que j’adore dans une suite cohérente. Le monologue d’Ewan McGregor est percutant. D’ailleurs, le film est assez méta puisque le retour de Mark Renton à Edimbourg et les liens qui le relient avec son meilleur ami, Simon, font écho à la réconciliation entre Ewan McGregor et Danny Boyle. La réalisation de Danny Boyle est rythmée, presque mélodieuse. C’est un trait qu’on retrouve assez dans les films britanniques. Je pense notamment aux films d’Edgar Wright.

5- Mes vies de chien

Comme les femmes, un film qui joue avec mes sentiments de la bonne manière ne peut qu’obtenir les clés de mon coeur. J’ai toujours eu des chiens, j’ai toujours aimé les chiens et je ne peux envisager mon quotidien sans compagnons poilus. Rien qu’à l’heure actuelle, j’ai 5 chiens sous mon toit. Donc c’était couru d’avance que ma virilité allait flancher devant ce film. Le film n’est clairement pas parfait, il est même un peu simpliste et pleins de bonnes volontés. Mais il s’adresse à tous les amis des animaux pour leur dire que parfois, l’amitié surpasse la vie et la mort.

FLOP 5

1- Split

Je pensais que ce film était celui qui allait me réconcilier avec le cinéma de Shyamalan. Mais, c’est raté. L’idée sur laquelle se base le film est un peu trop déjantée et son principal problème c’est sûrement d’avoir cherché à fournir une explication. Donc le film a plus des allures de Lucy de Luc Besson avec son « L’esprit façonne la matière parce que normalement c’est pas possible mais là on dit que si. » que des allures d’Incassable. Le film est mou, les jeunes actrices sont ennuyantes. La seule qualité du film c’est le jeu d’acteur monstrueux de James McAvoy.

2- Pirates des Caraïbes : la vengeance de Salazar

La licence Pirates des Caraïbes s’essouffle à mesure des années. Au bout de 5 films, l’esprit de départ des personnages est perdu et ils ne deviennent que des caricatures d’eux-même. Le quatrième film n’était pas bon pour ses propres raisons. Ici, l’objectif était apparemment de faire revivre le premier film aux spectateurs. Les méchants sont les même que ceux de la malédiction du Black Pearl. On nous sert le même genre de love story que dans le premier film. Mais Brenton Thwaites en Henry Turner et Kaya Scodelario sont bien moins convaincants qu’Orlando Bloom et Keira Knightley. Le film n’est pas intéressant.

3- Alien : Covenant

Malgré tout le bien qu’on peut dire d’Aliens, la saga Alien a commencé très fort et Alien est un film époustouflant encore aujourd’hui. Mais depuis, la qualité n’a fait que baisser. Chaque réalisateur a apporté sa patte et chaque film a son propre style. Je pense que même James Cameron avec son Aliens a remplacé la tension et la peur qu’on éprouvait dans Alien par quelque chose basé plus sur l’action et sur les scènes coup de poing. Avec Prometheus, j’avais encore un peu d’espoir pour la franchise, le film était rempli de bonnes et de mauvaises idées mais il y avait des idées. Devant Covenant, j’ai juste perdu tout intérêt, le film nous balance facilités scénaristiques grossières sur facilités scénaristiques. Seul Fassbender sauve le tout et il est obligé de jouer deux rôles pour rendre le film attrayant, les autres personnages sont stupides et inintéressants.

4- Si j’étais un homme

En France, on est capable du pire comme du meilleur. Seul de rares élus sont capables de faire de bonnes comédies et malheureusement ils font pas un film par an ces gens là.

5- Churchill

Vous pouvez retrouver l’avis de la rédaction sur Churchill sur notre site. Le film est un flop pour les raisons évoquées dans ces lignes. Mais surtout parce que la même année sortait la machine à Oscars, Les Heures sombres dont vous pouvez aussi trouver l’avis de la rédaction sur le site.

Mentions spéciales, pour parler des films trop inégaux qui auraient pu se retrouver dans l’une ou l’autre des catégories

Spider-Man : Homecoming – Tom Holland joue son rôle de Spidey à la perfection. Le film est sympathique, fun et l’action est bien dosée. On nous donne de petits clins d’œil aux précédents Marvel. Mais Marvel, en cherchant à tout pris à imbriquer ce film dans leur MCU lui a enlevé toute identité. Ce film prend toute sa durée pour essayer de faire ce que l’oncle Ben a réussi à faire avec une phrase. Insuffler à Peter Parker qu’un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. Et Spider-Man : Homecoming ne devient que la première partie de la genèse de Spider-Man.

Baby Driver – Edgar Wright est un réalisateur atypique. J’adore tout ce qui touche à Edgar Wright, la trilogie Cornetto, Scott Pilgrim, les bonnes idées qu’il a pu avoir pour Ant-man, même le clip de Gust of Wind de Pharrel Williams feat Daft Punk. Dans Baby Driver, le film est plein de bonnes idées et l’utilisation de la musique en fait partie. Mais l’histoire du film est convenue et manque d’originalité. J’ai presque l’impression que comme pour Ant-man, Edgar Wright a apporté de bonnes idées mais les rênes étaient finalement tenus par d’autres personnes.

SEBASTIEN DARD

TOP 10

1- Blade Runner 2049

2- Coco

3- La La Land

4- Un jour dans la vie de Billy Lynn

5- Okja

6- Logan

7- Baby Driver

8- Traque à Boston

9- Good Time

10- A beautiful day

FLOP 10

1- Jeannette, l’enfance de Jeanne d’Arc

2- The last face

3- Free fire

4- Resident evil : chapitre final

5- Underworld : blood wars

6- Pirates des Caraïbes : La vengeance de Salazar

7- XXX : reactivated

8- Everything, everything

9- Dunkerque

10- American assassin

 

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  1. Édito : Semaine 3. - Close-Up Magazine

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