PIFFF 2017 : Journal de Bord – Jour 5.

Passée la Neige de ce samedi, voici venu le temps de la pluie et des rafales de vent. On aura tout connu pendant cette chaleureuse édition 2017 du Paris International Fantastic Film Festival. Des moments rares de cinéma au cœur du temple Max Linder regroupant la fine fleur cinéphilique parisienne. Des moments de partage, de discussion à débattre des films projetés, forcément les échanges sont vifs sur les Grands Boulevards. Malheureusement tout a une fin (tristesse) et voici venus le dernier jour, les derniers films, le dernier chemin devenu routine depuis 4 jours.

Ce dimanche commence une nouvelle fois tôt avec une séance hors-compétition à 11h. En ce jour, que des films hors-compétition et séance culte seront projetés ! Le dernier film en compétition était Matar a Dios samedi à 19h30.

11h et donc Survival Family écrit et réalisé par Shinobu Yaguchi avec Fumiyo Kohinata, Eri Fukatsu, Yuki Izumisawa.  Une panne de courant généralisée provoque la panique dans la ville de Tokyo. Pour échapper au chaos, une famille décide de prendre la route pour retrouver des proches vivant à Kagoshima… Survival Family est une découverte totale à laquelle nous nous sommes laissés convaincre. Le film est notre coup de cœur du festival, un moment de cinéma se partageant entre comédie, drame et tendresse. Un magnifique film sur la famille dont les diverses technologies cassent les liens. Plus aucun contact, ni rapport, la famille cohabite dans un appartement modeste japonais. Ce black-out est alors une catastrophe se transformant en une opportunité de renouer des liens forts, un amour bouleversant. 

Après le coup de cœur Survival Family, le temps de déjeuner et c’est reparti pour Mutafukaz, adaptation de la fameuse bande-dessinée de Run qui transpose lui-même les bulles à l’écran. Ce n’est pas une réelle adaptation, mais une transposition libre. Le film est sympathique, un peu dans l’esprit des Lascars. Un esprit léger qui défouraille grave ! 

16h30, l’heure attendue depuis l’annonce de la programmation du PIFFF, la séance culte consacrée à 3615 Code Père Noël. Un film français culte, un film de Noël, mélange sévère entre Maman j’ai raté l’avion et Halloween de John Carpenter. Sauf que pour le premier cité, il s’agit ni plus ni moins d’un copié-collé, 3615 code père Noël datant de 1988 et le film de Chris Colombus de 1992. Un plagiat qui offrira à René Manzor, réalisateur du film français, 15 ans de travail à Hollywood en compagnie de Steven Spielberg et George Lucas. Concernant 3615 Code père Noël, le long-métrage n’a pas perdu de son charme eighties. Un pur plaisir de cinéma affichant le combat d’un gamin surdoué face à un homme dérangé déguisé en père Noël. La copie exploitée est celle restaurée en 2K pour les besoins de la sortie du Blu-ray chez Le Chat qui Fume cette semaine même en tirage limité.

On passe rapidement sur la séance de 18h, Mayhem de Joe Lynch (réalisateur de quelques épisodes de Wrong Turn ou de Everly avec Salma Hayek). L’histoire d’un virus mettant sens dessus dessous l’immeuble d’une grande entreprise pendant qu’un employé floué règle ses comptes avec ses patrons. Un divertissement pur et gore sans véritable autre prétention de faire passer un bon samedi soir.

20h30, la folie règne au cœur du Max Linder. La projection de Shin Godzilla s’annonce complète. Les spectateurs peinent à trouver des places en groupe, la chaleur s’installe pour l’événement du festival, le nouvel opus japonais consacré au célèbre monstre est projeté pour la première fois sur grand écran en France et sûrement l’une des seules fois. Un événement auquel les habitués et les fans du monstre répondent présents et plutôt bien pour le cou. Le film laisse cependant un peu dubitatif. Non pas que le film ne soit pas une réussite, bien au contraire, mais sur l’utilisation du Godzilla, figure mythique présente pour décrire le gouvernement japonais en place. Une sorte de satire dramatique, loin de la comédie, mais proche d’une description assez pointue des choix, hésitations et les différentes influences à convaincre face à un événement si fantastique. Le film montre un pouvoir en place dépassé laissant le soin à des jeunes loups du gouvernement de prendre la suite des choses avec un remaniement suite à différents échecs. L’arrivée de Godzilla provoque alors une crise politique internationale sans précédent, le Japon se montrant totalement inefficace. Les USA et la France jouent alors un rôle crucial, dont certains jeunes politiques japonais se servent pour se placer en vue d’un troisième remaniement complet. Shin Godzilla est plus incisif que démonstratif que prévu malgré l’enthousiasme de Fausto Fasulo et Cyril Despontin lors de la présentation du film. On ne leur en voudra pas de nous avoir un peu (beaucoup) survendu le film.

La 7e édition du PIFFF se conclut donc sur Shin Godzilla, une nouvelle édition riche en découvertes, de belles découvertes, notamment 68 Kills, Survival Family ou encore la bombe du festival, hors-compétition, Bodied nouvel essai de Joseph Kahn après Detention. Nous essaierons bien sûr d’être présents l’année prochaine, une 8e édition d’ores et déjà annoncée par les organisateurs et dont on a déjà hâte de découvrir avec autant de ferveur.

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