La Mélodie du Bonheur (1946) : Test DVD

Disponible depuis le 21 novembre en double DVD édité par Rimini éditions, La Mélodie du Bonheur se (re)découvre dans un écrin soigné par l’éditeur. Produit en 1946 et réalisé par Stuart Heisler, La Mélodie du Bonheur sort en plein cœur du mouvement hollywoodien autour de la comédie musicale. Rimini Editions a la merveilleuse idée d’inclure dans le second disque un documentaire datant de 2009 revenant sur la comédie musicale américaine, genre à part entière, continuant encore aujourd’hui à être des succès. Exemple type de la trilogie Pitch Perfect.

Le double DVD consacré à La Mélodie du Bonheur est un véritable bijou. À défaut d’un Blu-ray, nous nous contenterons de cette édition fournie et complète. On y découvre une production typique du genre de l’époque associant Fred Astaire, Bing Crosby et Joan Caulfield. Le scénario est propice aux séquences de chants et de danses mettant en évidence Fred Astaire et Bing Crosby. Les deux acteurs ont un charme fou, captant la caméra à chaque apparition. Le film déroule pour eux des moments renversants de danses sur des scènes sublimes et de chants où Bing Crosby laisse éclater une voix magnifique.

Fleuron du genre grâce à la célèbre chanson Puttin’ on the Ritz, La Mélodie du Bonheur est un conte de fées romantique et dramatique par le destin malheureux des trois protagonistes. Le long-métrage suit les amours de deux hommes pour la même femme. L’histoire n’est qu’un simple prétexte à l’élaboration de moments de spectacle hauts en couleur. Ce que l’on peut dire est que le spectacle est garanti. Nous passerons rapidement sur la naïveté et la légèreté d’un divertissement calibré pour l’époque pour rester sur l’image d’un agréable film à découvrir en famille, notamment pour les enfants qui seront à n’en point douter charmés. Le moment tendre du film sera les retrouvailles entre le personnage interprété par Bing Crosby et sa fille ponctuées d’une chanson douce au piano, magnifique de tendresse.

Le film s’accompagne sur le premier disque d’un module de 7 min sur la restauration du film. Il faut dire que la copie fournie par Rimini Editions est d’une beauté éclatante. Le film retrouve une seconde jeunesse et le supplément permet de constater le travail effectué sur le long-métrage. Une restauration nécessaire permettant au film de Stuart Heisler de retrouver une tonicité bienvenue.

Sur le second disque, deux documentaires précieux. Le premier est Let’s Dance, documentaire revenant sur la comédie musicale américaine. Le film d’une durée de 52 min démarre du début du parlant jusqu’au début des années 80 et la sortie des Blues Brothers accompagnés par les anecdotes de Hermes Pan et la grande Cyd Charisse. On y apprend avec délice les dessous de certains grands titres du genre, allant d’Un Jour à New-York ou encore Brigadoon. Les méthodes de travail des plus grands, Fred Astaire et Gene Kelly entres autres. Le documentaire tire avec justesse le parallèle entre la production des films et les mutations que l’Amérique subies entre les années 30 et les années 80. La Seconde Guerre mondiale bien sûr, le code Hays, mais aussi la fin d’une certaine innocence à la fin des années 60 et la guerre du Vietnam. Le genre subira de lui-même une mutation entre la production de Gigi et de Hair, réponse de Milos Forman à la comédie musicale de l’époque. Hello,Dolly viendra sonner le glas d’une époque faite de rêves au cœur d’une Amérique idéale, le tout assuré par le Code Hays sur lequel le film revient avec intérêt.

Le second bonus est un document radiophonique diffusé sur TSF Jazz le 23 septembre 2014 revenant sur la carrière d’Irving Berlin, auteur/compositeur aujourd’hui oublié qui fut à l’origine des grands succès musicaux de l’époque entre White Christmas pour Bing Crosby ou Cheek to Cheek. L’émission est un hommage vibrant à ce créateur d’un nombre incalculable de standards américains illustré de nombreux témoignages et de chansons. Un bonus judicieux de la part de Rimini Editions qui donne l’occasion aux spectateurs de poursuivre l’apprentissage d’une époque, d’un style et du genre lui-même, Irving Berlin ayant grandement collaboré aux succès des films. Ce n’est bien sûr par un hasard de retrouver le compositeur au générique de La Mélodie du Bonheur.

Rimini Editions signe une précieuse édition pour la sortie de La Mélodie du Bonheur datant de 1946. Le film est de toute beauté nous permettant la découverte d’une œuvre quelque peu oubliée en dépit d’un casting prestigieux. L’édition s’accompagne de suppléments judicieusement choisis qui permettront d’en apprendre plus sur le genre de la comédie musicale et de l’un de ses grands artisans. Une édition à posséder pour tous les amoureux du cinéma et de la comédie musicale qui trouve ici l’un de ses fleurons.

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