Lego Ninjago – Le Film : un opus qui ne casse pas des briques

Depuis le succès de La Grande Aventure Lego, les producteurs ont compris que les célèbres briques de jouet avaient un sacré potentiel. Ils ont donc embrayé sur d’autres productions, Lego Batman (sorti plus tôt cette année) et Lego Ninjago que voilà. Et si Lego Batman ambitionnait de satisfaire les geeks en tout genre avec de nombreuses références et de blagues au second degré, Lego Ninjago a décidé de cibler en priorité un public plus enfantin. Il faut dire que Lego Ninjago se situe à la croisée des chemins, s’inscrivant certes dans le même univers que La Grande Aventure Lego mais étant également une adaptation de la série télévisée du même nom que l’on a pu voir diffusée chez nous sur France 3 et sur France 4.

Le public cible n’étant pas le même, le ton change. Certes l’humour est toujours aussi présent mais le film abandonne le second degré pour une histoire très terre-à-terre où il est question de quête d’apprentissage et de récit initiatique. Ainsi le jeune Lloyd, ninja vert et fils du méchant Garmadon, apprendra à connaître son père et à trouver la voie du ninja en cherchant « l’arme ultime ultime » (oui elle est doublement ultime). Un schéma qui s’apparente aux meilleurs films d’aventure et qui peut donner lieu à de sacrés moments épiques. Malheureusement Lego Ninjago ne tient jamais ses promesses. En dépit d’un style visuel toujours aussi beau et inventif, notamment dans les différents lieux qu’explorent nos personnages, on ne peut que regretter que Lego Ninjago n’aille jamais plus loin que son potentiel.

Le film, en s’assumant tel qu’il est, récit naïf et pétri de bonnes intentions, se trouve tout de même sur un certain déséquilibre. Loin de nous l’idée de jeter la pierre aux scénaristes (au nombre de six !) qui se sont limités sur l’humour méta pour se tourner vers une histoire au premier degré. Seulement voilà, cette histoire aurait dû être beaucoup mieux traitée et embrasser sa nature de récit d’aventure. Le récit se retrouve cependant limité par ses gags poussifs et éculés, ses seconds rôles inexistants et ses rebondissements prévisibles. Là où l’on aurait souhaité plus de corps à l’ensemble et un vrai souffle d’aventure sur le film, Lego Ninjago préfère jouer la carte de la tendresse et de l’humour qui réjouira les enfants sans s’encombrer d’un second niveau de lecture pour les adultes. C’est d’autant plus dommage que l’univers a du potentiel, à la fois au niveau de sa mythologie et au niveau de ses personnages (Garmadon est quand même sacrément intéressant). C’est pourtant le film Lego le plus faible de tous, loin de l’esprit des deux autres films qui se montraient parfois bourratifs mais toujours sacrément réjouissants.

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*