Le Toboggan de la Mort : Loin d’être l’attraction attendue.

RollerCoaster en VO, film se vendant comme un film catastrophe, mais se conjuguant plutôt comme un thriller sous tension. Le Toboggan de la Mort mis en scène par l’artisan James Goldstone (Virages) est un thriller mettant en opposition un terroriste taiseux et un contrôleur d’attraction. Un jeu du chat et de la souris permettant l’aération d’un film se jouant des codes du film catastrophe. Car oui, il y a bien des catastrophes dans ce film parfois violent, notamment dans son introduction où le terroriste au visage d’ange fait dérailler une montagne russe. La cascade enverra deux cascadeurs à l’hôpital et résonne à l’écran comme un choc frontal. À l’image de Benny, le vieux balayeur du parc, nous restons tout autant prostrés devant la violence de l’accident.

La suite du film est aride par une confrontation sans fin entre le terroriste interprété par Timothy Bottoms (Johnny s’en va-t-en-guerre) et George Segal. Goldstone joue sur cette paranoïa de la possibilité d’un attentat, sur la personnalité froide et imprévisible du terroriste. Mais surtout le film montre l’inflexibilité des instances à réellement céder. Ils ne veulent pas payer la rançon demandée puis ensuite ne suivent pas les indications de Caulder, ce qui amène forcément sur le final bien (trop) télévisuel pour convaincre.

Le Toboggan de la Mort se suit sans réel déplaisir. Le rythme est soutenu en dépit des échanges interminables entre les personnages élaborant une stratégie pour arrêter le terroriste. Le charme opère notamment via les comédiens. George Segal interprète un contrôleur des manèges sympathique avec cette moustache digne des années 70 qui rendra célèbre Tom Selleck (Magnum). Son opposition avec le terroriste est prenante. Timothy Bottoms l’interprète avec froideur. Sous ses faux-airs de Ryan Reynolds, il joue de son physique passe-partout pour commettre les pires horreurs. Goldstone joue magnifiquement de cela en croisant opportunément les deux personnages tout le long du film. Caulder pourrait attraper l’homme au bout de 30 minutes de métrage. Le terroriste est malin, un psychopathe jouant des hommes et des instances. On ne se saura jamais ses réelles motivations. L’homme est froid et calculateur. Il déraille les manèges pour le plaisir coupable de voir les passagers s’écraser.

Le Toboggan de la Mort est un divertissement sans folie distincte. Une œuvre jouant des codes et des couleurs du temps pour amuser les spectateurs et le plaisir des producteurs de voir un film opportuniste fonctionner au box-office. Mais Rollercoaster arrive en fin de cycle à l’époque. Les gros titres comme La Tour Infernale ou Tremblement de Terre sont sortis depuis un moment. Alors le film surfe sur le Sensurround, procédé à l’époque révolutionnaire se jouant du son pour faire trembler les sièges lors de séquences opportunes. L’effet sera utilisé pour les besoins de ce film, mais aussi pour Tremblement de Terre et La Bataille du Midway. Le problème avec le Sensurround est le volume bien trop fort se répercutant sur les salles voisines. Le cinéma se retrouve alors assourdi. Le procédé ne sera jamais réellement utilisé à son réel potentiel pour la qualité des autres spectateurs aux salles avoisinantes. Une invention tuée presque dans l’œuf avec seulement trois films et trois ans d’existence.

En dépit d’un procédé soi-disant révolutionnaire à l’époque, Le Toboggan de la Mort est un thriller se jouant des codes du film catastrophe pour mettre en exergue la confrontation tendue entre un terroriste froid et un contrôleur des manèges. Le film de James Goldstone n’est pas le rollercoaster attendu, mais un divertissement gentillet bien troussé par un artisan ayant un savoir-faire indéniable.

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