Mary : Le coeur tendre de la rentrée 2017

Mary (Gifted en VO) réalisé par Marc Webb a tous les ingrédients pour nourrir notre cynisme latent. Un synopsis léger sentant la feel-good movie à plein nez, des personnages ronds et empathiques, mais surtout une héroïne mignonne à croquer. Tout cela finalement on n’y échappe pas. Mais mieux, Mary est un bon film.

Fait rare pour être souligné, Mary est un scénario original signé par Tom Flynn, un inconnu n’inspirant peu confiance. La chose devrait vite changer suite à cette petite production permettant à Marc Webb de s’échapper une bonne fois pour toutes du poids des Amazing Spider-Man.

Mary, c’est l’histoire simple de Franck qui va se battre pour obtenir la garde de sa nièce, témoignant d’un don hors du commun pour les mathématiques.

Mary peut se voir comme la rencontre de Rain Man et Annie la jolie chipie orpheline. Mais faire ce rapprochement reviendrait à simplifier un bien joli film, le moment tendre de cette rentrée 2017. Car le long-métrage de Marc Webb est bien plus que cela. Mary se rapprocherait du premier film de Jodie Foster, Le Petit Homme sorti en 1992. On peut même voir comme un clin d’oeil de la part de Marc Webb dans le film via le chat de Mary se prénommant Fred comme le fils de Jodie Foster dans son film.

Si le film annonce une perspective bien définie dans sa trame, l’histoire surprend avec l’apparition opportuniste de la grand-mère, Evelyn, interprétée par Lindsay Duncan (Un Week-end à Paris). Par l’arrivée du personnage, le film s’engouffre dans le mélodrame procédurier opposant Franck et sa mère. Une nouvelle variation de Kramer contre Kramer parfois tout aussi dramatique.

Marc Webb a de bons tons de ne jamais réellement prendre parti, tout du moins au départ. Le réalisateur laisse le seul jugement au spectateur de se familiariser avec les protagonistes. Si Lindsay Duncan sert avec justesse la posture froide britannique dans ce rôle de mère frigide (voire antipathique), Chris Evans, lui, trouve l’émancipation à la monotonie de son rôle de Captain America. Menant une vie au jour le jour un brin insouciante, il répare les bateaux tout comme il veille à la tranquillité de Mary. Mary interprétée par l’éclatante Mckenna Grace, jeune fille pleine de répondant et un charme inné qui en fera fondre plus d’un. Les deux personnages ont dès l’ouverture du film une alchimie forte. Surtout que tout commence sans fioriture, dès le départ pour le premier jour d’école de la jeune Mary. Elle ne souhaite pas y aller, trop mature pour entrer en CP.  Franck raconte alors à la petite fille qu’il lui a fait un petit-déjeuner «spécial» pour l’occasion. Il lui révèle à son arrivée une boîte de « Special K ». Dès ce moment, on sait que le film est sur la bonne voie.

La suite est une bataille entre Franck et Evelyn pour la garde de Mary. L’affrontement est juste évitant toute hystérie en révélation. Les débats sont civilisés et soutenus, les deux personnages échangeant même entre les dépositions au tribunal, notamment cette douce promenade au parc entre la mère et son fils.

Marc Webb ne transcende jamais son matériel de base par une mise en scène classique et sans fioriture. Mais l’homme assure le doux portrait d’une gamine incroyable ne souhaitant pas être séparée de son univers quotidien. Mary est une histoire tendre sur la filiation entre une petite fille surdouée et son oncle rustre, mais aimant. Parfois maladroit, le film excelle tout de même à être magique, notamment dans cette séquence où suite à l’effondrement de la petite Mary face au comportement de son père biologique, Franck l’emmène avec la voisine Roberta (la solide Octavia Spencer) dans un hôpital pour une formidable surprise réconforte et vivifiante.

Mary par Marc Webb est un divertissement au bon cœur, un film doux et sincère finement écrit. Les acteurs apportent leurs touches procurant le charme nécessaire à un film classique, mais tellement revigorant dans ses temps compliqués.

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